La Relève : Le logement en crise

À chaque nouvelle rentrée des milliers de jeunes galèrent pour trouver un logement. Nombreux-ses sont les étudiant.e.s qui, dans le cadre de leurs études, doivent quitter le domicile familial et chercher un logement décent, proche de leur centre d’étude et abordable en terme de prix. Entre trouver les annonces, contacter différentes agences, pour au total passer des heures au téléphone, rechercher un logement devient rapidement une prise de tête.

Après avoir tourné en rond en attendant la réponse de l’agence ou en remplissant un énième dossier, on essuie un refus supplémentaire. Que l’on soit étudiant.e ou jeune inséré.e sur le marché du travail, de nombreux critères sont posés pour définir la possibilité d’obtenir un logement. Chez les jeunes travailleurs.ses, le Contrat à durée indéterminé (CDI) est souvent une condition pour la location. Or le CDI peut se décrocher après une période relativement longue en Contrat à durée déterminée (CDD) ou bien via le statut d’intermittent / temps partiel. Sauf que, souvent, le CDD n’est pas renouvelé par le patron pour diverses raisons, tandis que les autres statuts offrent des emplois payés au lance-pierre, donc incompatible avec les critères financiers imposés par les agences.

Autre galère pour les étudiant.e.s : les loyers hors de prix. Le prix moyen d’une résidence étudiante en France, à Paris et dans les autres grandes villes comme Lyon et Bordeaux, varie autour de 27€ le mètre carré, soit environ 550€ le studio d’environ 20 mètres carrés ! À Paris, on peut même trouver certains studios allant jusqu’à plus de 600-700€ par mois ! Même avec une bourse au logement et une Aide personnalisée au logement (APL – aide d’ailleurs en baisse), quel-le étudiant.e pourrait se payer un tel logement, sans à avoir à sacrifier une partie de son budget mensuel ou à faire appel à ses parents pour contribuer à payer une partie du loyer ?

Et si ce ne sont pas des critères d’emploi ou de capacités financières, certaines agences posent des critères discriminatoires invisibles. Entre homophobie et racisme, ces critères peuvent être un grand obstacle pour la location, additionné aux autres critères.

C’est ainsi qu’il y a une majorité de jeunes qui résident au domicile familial, souvent loin de leur lieu de travail et/ou d’étude. Ces jeunes dépendent ainsi de leur famille alors qu’ils ont envie de s’émanciper et d’être plus indépendants. Aussi, pour certains jeunes en couple, l’option de vivre à deux dans un studio n’est pas envisageable tandis qu’un 2 pièces est trop cher. La possibilité de mener une vie sentimentale pleinement épanouie trouve certaines limites dans la question du logement et de l’indépendance financière.

La majorité des jeunes connaît donc de grosses difficultés à trouver un logement et les choses ne vont pas s’arranger avec le temps. D’une part parce que la politique publique de construction de nouvelles infrastructures n’est pas à la hauteur de la demande des jeunes étudiant.e.s en matière de logement, face au développement de résidences étudiantes privées toujours plus chères les unes des autres. D’autre part parce que le marché de l’immobilier connaît la spéculation qui fait monter le prix des logements, constituant une bulle et menant au fait que le prix de l’immobilier ne correspond plus, dans une grande partie du parc immobilier, à la véritable valeur du logement.

Tout ceci est lié au caractère du système capitaliste. Au lieu de mener une politique de grands travaux dans le domaine du logement à bas prix et accessible aux étudiant.e.s et aux jeunes travailleur.ses, l’État dépense des sommes astronomiques pour la bourgeoisie, dans le domaine de la guerre en particulier. Si l’État français trouve aujourd’hui des fonds pour mener une guerre que nous n’avons pas voulue au Moyen-Orient, il pourrait en trouver pour construire de nouveaux logements pour la jeunesse. De plus, comme si le manque de logements n’était pas suffisant, une partie des logements publics, notamment ceux du Crous sont dans un piteux état et doivent être rénovés. De l’argent il y en a, sauf que rien n’est fait en direction de l’ensemble de la jeunesse.

Face au délaissement de l’État, ce sont des agences pour les résidences étudiantes privées qui se chargent d’accueillir les étudiant.e.s pour leur proposer des logements à des prix élevés. Certes, les équipements sont souvent adaptés aux besoins des étudiant.e.s qui y résident : internet, salle de sport, laverie, parking, etc. Le problème réside dans le fait que la concurrence et la spéculation engendrent des conditions financières intenables pour les étudiant.e.s en location, c’est-à-dire des prix de loyer élevés.

Plusieurs choses peuvent être faites. Tout d’abord il faut développer le parc immobilier pour les étudiant.e.s et les jeunes travailleur.ses et rénover les logements du Crous. Il faut s’assurer que tous les nouveaux logements disposent d’équipements adaptés aux besoins des jeunes (internet, salles de sport, laverie, etc.). Conjointement, il faut geler les loyers de ces logements ainsi que ceux dans le privé, avant de lutter pour une diminution globale du prix des loyers en France. Ensuite, il faut augmenter les aides au logement, s’organiser face aux tentatives de la bourgeoisie de diminuer ces aides et nous étrangler toujours un peu plus chaque jour. Nous devons aussi lutter pour nationaliser les résidences privées, notamment pour mettre fin aux loyers excessivement chers pour les jeunes et pour garantir à ces derniers qu’un logement pourra leur être attribué sur simple demande administrative, et non plus selon des critères discriminatoires (finances, emploi, origines, orientation sexuelle). Enfin, la réquisition des logements vides pour le logement des jeunes les plus démunis peut être une solution, en attente de la construction des nouveaux logements. En France, notamment à Paris, le pratique du logement vide permet de faire monter les prix, alors que des milliers de gens demandent un logement.

Nous devons prendre conscience du fait que si les jeunes rencontrent des problèmes dans le domaine du logement, c’est parce qu’il existe un système économique et social qui crée ces conditions. Ce même système, le système capitaliste, ne peut plus garantir les besoins et aspirations de la majorité de la population, la jeunesse en première ligne. La classe dominante, la bourgeoisie, se contente d’assurer son profit et accapare les moyens financiers pour ses intérêts plutôt que pour satisfaire nos besoins.

Face à cela, nous devons nous organiser dans un Parti Communiste et sa Jeunesse Communiste, afin de poser les bases d’une alternative révolutionnaire à la société bourgeoise. C’est en s’opposant à la bourgeoisie et en la combattant sans relâche que nous pourrons assurer la satisfaction de nos besoins à long terme. Car ce que la bourgeoisie donne un jour, elle le reprendra un autre si le rapport de force lui est favorable.

Ainsi, la perspective que nous, communistes, donnons, est le renversement de la bourgeoisie et l’instauration d’un pouvoir pour la classe des travailleur.ses, véritable créatrice de richesses. Nous devons construire un autre système économique et social, le socialisme, qui sera fondé et axé sur la satisfaction des besoins de l’ensemble de la population. Le socialisme garantira la santé et l’enseignement gratuits pour toutes et tous, ainsi que des logements à bas prix pour la jeunesse et pour l’ensemble de la population.