La Relève : Non à la sélection sociale à l’université : défendons une université pour toutes et tous !

Dans sa grande attaque contre les droits sociaux et démocratiques de la classe ouvrière, on n’attendait rien de bon pour la jeunesse de la part du gouvernement Macron. Représentant direct des intérêts des capitalistes en France, ce gouvernement bourgeois annonce plusieurs réformes à l’université, qui aboutiront à une dégradation des conditions d’études et de formation de millions d’étudiantes et étudiants, pour les seuls intérêts d’une minorité. La sélection à l’université est le fer de lance de ces réformes réactionnaires.

Pour la sélection, le gouvernement Macron annonce un grand plan de réforme de l’Éducation nationale, du lycée au Master. Dans ce plan est programmée la refonte du système d’admission post-bac (APB). En réalité, cette réforme accroît la sélection dans la mesure où
– les établissements sont autorisés à refuser des étudiants s’ils n’ont pas les capacités de les accueillir
– ces mêmes établissements peuvent consulter les dossiers de chaque étudiant, trier et sélectionner les meilleurs d’entre eux à l’entrée de l’université
– l’année d’adaptation faisant suite au « oui mais » permettra de mettre de côté celles et ceux qui n’ont pas le niveau.

Dans la même perspective, la Ministre chargée de l’Enseignement Supérieur a, fin novembre, annoncé la suppression du système de compensation. Lorsque l’étudiant ou l’étudiante n’avait pas la moyenne dans une Unité d’Enseignement (UE), il ou elle pouvait valider cette UE si sa moyenne sur le semestre était supérieure à 10. Idem pour les semestres au niveau d’une année universitaire. Ce système de compensation permettait de terminer ses études sans être pénalisé par des accidents, de l’incompréhension du sujet à la maladie.
En fait, ce que le gouvernement va réaliser avec cette réforme, c’est la hausse des cas d’échecs universitaires et un filtrage encore plus fin parmi les étudiants.
De plus, on voit se profiler la déconnexion entre les UE pour un même diplôme : peut-être pour en venir au paiement des frais d’inscription à l’unité [et non à l’année].

Enfin, le même sort de sélection via le filtrage des étudiants est réservé au Master. En vigueur depuis cette rentrée 2017, l’accès au Master 1 (M1) dépend désormais des résultats à l’issue d’un examen de dossier ou d’un concours. D’ores et déjà, certains étudiants obligés de travailler pour payer leurs études sont exclus de la poursuite d’études en master.
Ces réformes portent en soi les traits de l’exclusion sociale et de l’élitisme dans l’enseignement public. Se poursuit la privatisation de l’enseignement supérieur: pendant qu’elle ferme ses portes à une grande masse de jeunes issus des milieux populaires, l’université tend à réserver son accès aux couches sociales les plus favorisées.

Face à cette situation, nous appelons les étudiantes et étudiants, les lycéennes et les lycéens, à se mobiliser dans leurs syndicats pour défendre leurs droits dans chaque université, et à rejoindre l’Union de la Jeunesse Communiste (UJC) pour mener la bataille contre le système capitaliste et son État bourgeois.