Où en est le Brexit ?

Depuis le premier janvier 2021, le Royaume-uni est finalement devenus un pays-tiers de l’Union Européenne, et non un état membre. Officiellement sorti du marché unique européen et de l’union douanière, ce long et chaotique processus n’est pourtant pas terminé et s’étend encore sur des années. La majorité des médias anglais et français pourtant s’accorde sur le fait que malgré des événements tumultueux, les accords finaux furent négociés amicalement, s’apaisant même depuis 2017. Est-ce vrai ?

Quelques faits symptomatiques semblent prouver le contraire : la question du courtage des actions entre l’Angleterre et le reste de l’Europe n’a toujours pas été conclue. Tentative claire des concurrents monopolistes de récupérer le maximum de profits par l’élément essentiel du marché impérialiste, le capital financier. Les zones de pêches internationales n’ont toujours pas été départagées, et même si elles représentent 0,1% du PIB de l’Angleterre, nous assistons bien à un retrait étatique généralisé, un nationalisme réactionnaire et une économie plus agressive. Enfin, la crise sanitaire en est peut-être l’exemple le plus parfait. Les différences de gestion entre des pays comme la France, l’Italie ou encore l’Espagne, démontrent que lorsqu’il ne s’agit pas de leurs profits, les bourgeoisies ne veulent et surtout ne peuvent pas s’organiser ou s’unir.

Ces quelques exemples doivent nous rappeler que le faux débat installé par les bourgeoisies européennes, entre les pro-européens et les partisans d’une sortie de l’union, n’est qu’un leurre et que le contenu de classe de ces problèmes nous montre l’absurdité de prôner dès à présent un quelconque Frexit.

Cela pour plusieurs raisons. Premièrement, sortir de l’Union européenne sans avoir réglé le problème de nos monopoles nationaux n’entraînera qu’une série de catastrophes économiques. Deuxièmement – et les membres et mots d’ordres des divers partis prônant un Frexit le prouvent – cette stratégie attire et attise les tendances réactionnaires, par un propos nationaliste par exemple, et nous mènerait à créer des alliances dangereuses. Utiliser des termes purement idéologiques comme le fameux « souverainisme », revient à renier le caractère scientifique de notre analyse politique, et donc à perdre une ligne et une organisation véritablement communistes.

Rappelons pour terminer que ce que prouvent le Brexit et l’administration européenne depuis son existence, c’est que nous n’avons pas affaire à une union monolithique, mais à des contradictions intenses, s’accentuant ou se détendant parfois certes en fonction des intérêts bourgeois, mais toujours actives. Ceci a été particulièrement vrai au début de la crise sanitaire, lorsque la fameuse « solidarité » et « amitié » entre les peuples européens a implosé sous le poids de la course au matériel médical et aux masques.

Bross