Michelin : entre bons résultats et licenciements

Michelin, l’un des plus grands monopoles de la pneumatique au monde, semble avoir bien résisté aux conséquences économiques de la pandémie de covid-19. Avec des résultats certes en baisse, le monopole français affiche un chiffre d’affaires de 20 milliards d’euros pour l’année 2020, son résultat net est resté positif et s’élève à 625 millions d’euros, ses dettes ont été réduites de 1,6 milliards d’euros, et le “retour à la normale” est prévu dès 20221. Avec de tels résultats, Michelin reste le plus grand monopole de la pneumatique au monde, concurrencé de près par Bridgestone mais loin devant Goodyear, Continental et Pirelli.

Mais voilà : malgré ses résultats, Michelin prévoit de licencier 2300 salariés en France, peu de temps après avoir fermé son usine de Bamberg en Allemagne et de la Roche-sur-Yon en France, licenciant par là même 1477 salariés2. Ces 2300 licenciements concernent les emplois administratifs ainsi que toutes les 14 usines en France, et aucun salarié n’est donc à l’abris ; et même si, cette fois, ces 2300 licenciements ne s’accompagnent d’aucune fermeture d’usine, le directeur général de Michelin, Florent Menegaux, ne dément pas que d’autres usines pourraient fermer lors des prochaines années3. Des licenciements justifiés par la nécessité d’améliorer la productivité et de la tourner vers “les produits haut de gamme et de spécialité”. Un argument contradictoire, car la productivité de Michelin est inégalée et que l’usine de Bamberg fabriquait “des pneumatiques premium”4.

Un salarié de Michelin brûlant des pneus en face de l’usine de la Roche-sur-Yon après l’annonce de sa fermeture. © AFP

Michelin rappelle bien que, sous le capitalisme, aucun travailleur n’est à l’abri de perdre son emploi et que, finalement, chacun vit dans la précarité. “Bons résultats” ou non, personne n’est à l’abri de voir son salaire baisser voire de perdre son emploi. Les bénéfices, les profits, ne concernent pas les travailleurs qui sont toujours les derniers à profiter des “bon résultats”, s’ils ne sont pas victimes de la volonté des bourgeois de, peut-on dire, avoir “d’encore meilleurs résultats”, et toujours les premiers à subir les effets des crises et des “mauvais résultats”.

Nous invitons les travailleurs de Michelin à refuser les licenciements passés et à venir et de faire entendre leurs revendications, par la lutte et la grève notamment. Les travailleurs ne pourront jamais vivre convenablement s’ils ne luttent pas contre leurs employeurs, contre les bourgeois, et ultimement s’ils ne luttent pas contre le capitalisme en vue d’établir leur propre système, le socialisme-communisme.

Rox


1“Michelin a bien résisté à la pandémie en 2020” [en ligne]. lefigaro.fr. Le Figaro, 15 février 2021 [consulté le 23 février 2021]. Disponible sur : https://www.lefigaro.fr/flash-eco/michelin-resultat-net-presque-divise-par-3-en-2020-avec-la-pandemie-20210215.

2Valérie Collet, “Michelin prévoit de supprimer 2300 postes en France” [en ligne]. lefigaro.fr. Le Figaro, 6 janvier 2021 [consulté le 23 février 2021]. Disponible sur : https://www.lefigaro.fr/economie/michelin-va-supprimer-2300-postes-en-france-20210106

3Ibid.

4Ibid.