McFly et Carlito: les réseaux sociaux à la manœuvre dans la défense du capitalisme

La pandémie de Covid-19 fait toujours rage et les jeunes sont toujours plus confrontés à la précarité, au décrochage, à un renforcement de l’isolement social et des risques psychologiques en découlant. Pourtant Emmanuel Macron accorde plus d’importance à sa communication. Ainsi ce dernier a lancé très récemment un défi à McFly et Carlito, duo compté parmi les youtubeurs les plus suivis en France, pour un défi consistant à faire une vidéo pour réexpliquer les gestes [barrières] ainsi que « l’importance de les respecter » et qu’ils pourraient venir « tourner à l’Élysée » si cette video atteignait les 10 millions de vues. Objectif rempli en très peu de temps, les 2 influenceurs feront participer Emmanuel Macron à un « concours d’anecdotes » qui sera enregistré à l’Élysée et les recettes générées iront aux Agoraé, épiceries sociales et solidaires pour les étudiants. Cela correspond à la nouvelle stratégie de communication du Gouvernement, surtout à destination des jeunes. Il faut ainsi mentionner Gabriel Attal avec son émission mensuelle intitulée #SansFiltre sur YouTube et Twitch, l’interview d’Emmanuel Macron à Brut, ses questions-réponses sur Snapchat, l’appel de Jean Castex au vidéaste Gaspard G. et les discussions vocales de Jean-Baptiste Djebbari sur Clubhouse. Ce nouveau virage stratégique initié par Macron et ses ministres est rendu nécessaire par le fait qu’ils ont perdu une partie de leur base sociale traditionnelle en plus d’opérer une radicalisation à droite.

Ce phénomène revêt aussi autre chose de l’évolution du capitalisme et des moyens de domination politique des possédants sur les travailleurs. Les politiques investissent progressivement les réseaux sociaux et plus particulièrement ceux utilisés par les jeunes. Ainsi Jean-Luc Mélenchon a échangé sur Twitch avec 500 000 internautes après l’annonce de sa candidature pour l’élection présidentielle de 2022, François Hollande est sur Snapchat depuis 2015 et Instagram depuis 2016 et d’autres politiques emboitent le pas. Loin d’apporter des solutions concrètes aux problèmes que connaissent aujourd’hui la jeunesse, la chose publique est réduite au rang de marchandise qui s’achète et se consomme par des « citoyens-consommateurs. » Des vidéastes comme Tatiana Ventôse, Greg Tabibian, Alain Soral ou Le Raptor Dissident l’ont très bien compris. Et l’incapacité croissante du capitalisme à résoudre ces problèmes nécessite un renforcement de l’hégémonie culturelle des possédants sur les travailleurs et surtout les jeunes, les étudiants et les lycéens, d’où le recours aux réseaux sociaux. Les jeunes travailleurs, étudiants et lycéens n’ont absolument rien à attendre du système politique sous le capitalisme. Seul leur lutte générale aux côtés des travailleurs sur les lieux de travail et d’études peuvent faire triompher leurs revendications : réouverture inconditionnelle des universités pour tous et levée inconditionnelle et imminente de toutes les restrictions en vigueur depuis le premier confinement sauf impératif sanitaire.

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