Deux poids deux mesures : les Nations-Unies au service de l’impérialisme

Face aux déclarations et menaces de Biden accusant la RPDC d’être l’une des plus grandes menaces du monde1 et affirmant qu’il prendra les mesures nécessaires face à elle, face aux manœuvres militaires conjointes des États-Unis et de la Corée du sud dans la péninsule coréenne visant à se préparer à une défense et surtout à une offensive contre la RPDC, face à l’augmentation des capacités militaires de ces deux pays, etc., la RPDC a décidé d’accroître ses capacités de défense militaire. Ainsi, le 25 mars 2021, elle effectua l’impensable, sûrement un réel crime pour la “communauté internationale” : un test de missiles guidés2.

Les réactions ne se sont pas faites attendre : le lendemain même, le “Comité des sanctions sur la RPDC du Conseil de sécurité des Nations-Unies” s’est rapidement réuni, avec notamment le représentant des États-Unis affirmant que ce simple test était “une violation des règles des Nations-Unies” méritant non seulement un durcissement des sanctions déjà existantes, mais aussi l’ajout de nouvelles sanctions3. Puis, le 30 mars, à la demande d’États impérialistes comme la France et le Royaume-Uni, c’était au tour du Conseil de sécurité des Nations-Unies lui-même de se réunir afin de discuter de ce “problème”4.

Ces réactions hors normes pourraient prêter à sourir, si elles n’étaient pas aussi honteuses. Où sont donc les réunions de Comités des sanctions et du Conseil de sécurité des Nations-Unies lorsque ce sont des États comme les États-Unis ou la France qui font des tests de missiles ? Ou bien pire, lorsqu’ils utilisent ces missiles pour bombarder des civils en Afrique ou au Moyen-Orient ? Si la RPDC effectue un seul test de missiles, elle doit être sévèrement sanctionnée le lendemain même, mais si des pays comme les États-Unis ou la France effectuent des tests de missiles et les utilisent dans d’autres pays contre des civils, tout ce qu’ils risquent est, dans le pire des cas, la sortie d’un petit rapport quelques mois plus tard.

Ce deux poids deux mesures plus que flagrant montre bien une chose : aucune organisation ne peut représenter et servir “l’humanité” et se placer au-dessus des classes et de l’ensemble des États. Il n’existe pas de “Comité des sanctions sur les États-Unis [ou n’importe quel autre État impérialiste]”, il n’y a pas de réunion d’urgence du Conseil de sécurité des Nations-Unies afin de discuter des actes parfois criminels de tel ou tel État impérialiste, tout simplement car ces institutions sont à leur service. Une organisation ou institution internationale ne peut représenter que les intérêts communs de certains États, et par extension d’une certaine classe ou fraction de classe sociale.

Rox


1Rappelons au passage que depuis son existence, et à l’exception unique de la Corée du sud lorsqu’elle n’était ni plus ni moins qu’un État fantôche des États-Unis qui l’occupait, la RPDC n’a démarré aucune guerre et attaqué aucun pays, et a soutenu et soutient, aussi bien par déclarations que par actes concrets, un très grand nombre d’États socialistes et de peuples en lutte contre l’impérialisme à travers le monde. À l’inverse, nul besoin de rappeler que l’existence des États-Unis repose sur le massacre de peuples entiers et l’occupation de leurs terres, ni de rappeler le nombre de guerres impérialistes qu’ils ont commencées et auxquelles ils ont participé, le nombre de pays qu’ils ont attaqués, le nombre de civils qu’ils ont tués, le nombre de dictatures militaires et fascistes qu’ils ont soutenues voire participé à instaurer, etc. Entre les deux, qui est donc la plus grande menace du monde ? La RPDC ne l’est que pour ceux portant les lunettes du capitalisme-impérialisme.

2“Ri Pyong Chol Expresses Deep Concern over US President’s Statement Faulting DPRK’s Regular Test-fire” [en ligne]. naenara.com.kp. Naenara, 27 mars 2021 [consulté le 31 mars 2021]. Disponible sur : https://kcnawatch.org/newstream/1616839249-230073311/ri-pyong-chol-expresses-deep-concern-over-us-presidents-statement-faulting-dprks-regular-test-fire/

3“Double Standard Will Invite More Serious Consequence: Director-General of Department of International Organizations, Ministry of Foreign Affairs of DPRK” [en ligne]. kcna.kp. Korean Central News Agency, 29 mars 2021 [consulté le 1er avril 2021]. Disponible sur : https://kcnawatch.org/newstream/1616972925-151288743/double-standard-will-invite-more-serious-consequence-director-general-of-department-of-international-organizations-ministry-of-foreign-affairs-of-dprk

4Ibid.