Les sources du salaire et du profit : le travail nécessaire et le surtravail

L’économie socialiste scientifique affirme que dans le mode de production capitaliste, le temps de travail est divisé en deux parties : le travail nécessaire et le surtravail.

Le “travail nécessaire” correspond au temps de travail nécessaire à la satisfaction des besoins naturels du travailleur. C’est la partie du travail total effectuée par le travailleur qui lui est revenue afin qu’il puisse survivre et se reproduire : il constitue la base du salaire.

Le “surtravail” correspond au temps de travail approprié par le patron. Les fruits du surtravail ne reviennent pas au travailleur qui en est à l’origine, mais reviennent au patron de ce travailleur : il constitue la base du profit.

Supposons un travailleur travaillant 8 heures par jour, et qu’en 4 heures il a suffisamment travaillé pour pouvoir satisfaire ses besoins. Il sera donc payé l’équivalent de ces 4 heures de travail, et les 4 autres heures quotidiennes ne lui seront pas payées, les fruits de ces 4 heures autres heures de travail étant appropriées par son patron. Ce travailleur effectue donc, chaque jour, 4 heures de travail nécessaire et 4 heures de surtravail.

Ainsi, du surtravail provient la richesse des capitalistes. Leur richesse ne provient en effet pas du travail qu’ils effectuent (s’ils en effectuent) : quel individu produit à lui seul des millions, voire des milliards, par son seul travail ? Il faudrait pour cela travailler beaucoup, beaucoup plus que 24 heures… par jour. Leur richesse provient donc du surtravail effectué par les travailleurs à leur service : leur richesse est du travail approprié et accumulé dans leurs mains.

D’une certaine manière, le surtravail est donc du travail “dans le vide”, du travail dont le seul but est l’enrichissement des capitalistes. De là proviennent les luttes pour l’augmentation des salaires et la réduction du temps de travail, car les fruits du travail doivent revenir aux travailleurs eux-mêmes, et car il n’y a aucun intérêt à travailler gratuitement, dans le seul but d’enrichir quelques capitalistes privilégiés. À l’inverse, les capitalistes ont comme objectif, autant que possible, de réduire et restreindre le travail nécessaire et d’augmenter le surtravail.

Ainsi, le socialisme scientifique estime que la société doit se débarrasser du surtravail. Elle doit définir le travail nécessaire comme celui permettant d’attribuer à chacun de ses membres une vie digne et permettant son fonctionnement et son avancement scientifique, culturel, etc., et le répartir entre tous les travailleurs selon leurs capacités. De ce fait, tout le travail effectué par les travailleurs reviendrait aux travailleurs eux-mêmes et à la société en général, et personne n’aurait à surtravailler pour enrichir quelques individus privilégiés. Mais le surtravail étant inhérent au capitalisme, il faut par conséquent se débarrasser du capitalisme et le remplacer par la société des travailleurs, la société socialiste-communiste.

Rox