Fonderie MBF aluminium : halte à la casse industrielle

Le « monde d’après » se révèle être encore plus catastrophique pour la jeunesse et les travailleurs. Le 22 juin, les salariés de chez MBF de Saint-Claude (Jura) ont appris avec colère et consternation la liquidation judiciaire de l’entreprise. Le jugement du tribunal de commerce entraînera la suppression des 270 postes en CDI et « met au total 300 emplois sur le carreau » en ajoutant intérimaires et CDD, selon Saverio Vadala, représentant de l’intersyndicale CGT-CFDT-SUD de l’entreprise. Une unique offre de reprise était sur la table, portée par l’entrepreneur français Michaël Azoulay et qui prévoyait la reprise d’un peu plus de 200 salariés. Cependant elle a été jugé insuffisante en matière de garanties financières et elle a été fragilisé par l’absence d’engagements de commandes des principaux clients de l’entreprise que sont Renault et Stellantis. Les syndicats dénoncent la passivité des deux constructeurs et de l’Etat, dont ils espéraient une aide au sauvetage de plusieurs millions d’euros. Le délégué CGT Yail Nalcin, qui a annoncé la liquidation judiciaire de la fonderie MBF en larmes à une trentaine de salariés qui s’étaient déplacés à Dijon, a déclaré que «  l’État nous a condamnés. »

« Bruno Le Maire est en train de détruire toutes les fonderies en France » accuse le délégué CGT à la Fonderie de Bretagne Maël Le Goff. Le 18 juin et dans la même veine que le crédit impôt recherche (CIR) ou encore le crédit impôt compétitivité emplois (CICR), le « fonds daccompagnement des salariés de la filière automobile » a été mis en place après les conséquences catastrophiques de la pandémie de Covid-19 sur la filière automobile. Ce dispositif est destiné principalement à la reconversion des employés de sous-traitants en redressement ou en liquidation judiciaire pour « accompagner les salariés des entreprises de la filière automobile sous-traitantes faisant lobjet dune procédure de redressement ou de liquidation judiciaire en France. » Il est doté d’un budget total de 50 millions d’euros financé par l’état à hauteur de 30 millions d’euros ainsi que par les constructeurs Renault et Stellantis à hauteur de 20 millions d’euros (soit 10 millions chacun). C’est un dispositif d’accompagnement de la politique de la bourgeoisie monopoliste consistant à casser l’outil de production, les emplois ainsi que les salaires et les conditions de travail et de vie des salariés des fonderies et de leurs familles, à l’aide de l’argent du contribuable, pour faire face à la baisse des profits dans le secteur automobile, catalysée par la pandémie de covid-19 suite notamment à la réduction des commandes et l’aggravation de la concurrence avec les monopoles d’autres impérialismes notamment chinois.

Le capitalisme n’est pas la solution, il est LE problème. Fondé sur la propriété privée des moyens de production et d’échange et un accroissement infini des profits dans le cadre dune concurrence libre et non faussée ainsi que lexploitation des travailleurs pour lextraction de toujours plus de plus-value, le caractère pourri et destructeur de ce mode de production s’intensifie à mesure que s’aggrave également sa crise générale, menaçant de manière croissante les emplois, les salaires, les outils industriels, les conditions de travail et de vie ainsi que les services publics. La jeunesse travailleuse, étudiante et lycéenne tout comme le peuple laborieux n’a rien à attendre ni du capitalisme, ni des partis de son système politique. Seule la lutte paie et seule une accentuation de la lutte des classes peut faire changer les choses. Derrière les mots d’ordre de « pas touche à l’outil industriel » ou encore « de l’argent pour les emplois, les salaires et l’industrie ! Pas pour les profits ! », la jeunesse et le peuple travailleur doivent s’unir dans le même combat de classe contre le capitalisme.

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