5e vague de Covid-19 : les pots de l’hôpital public se cassent, la jeunesse les paie…

Le « monde d’après » éclot et se révèle toujours plus dur et oppressif pour la jeunesse travailleuse et étudiante. La pandémie de Covid-19 est entrée dans sa 5ème vague. Cependant les personnels soignants sont épuisés et voient leurs conditions de travail et de vie se dégrader. Selon la fédération hospitalière de France (FHF), l’absentéisme a augmenté de l’ordre de 10% en moyenne et entre 2 % à 5 % des postes de soignants sont vacants dans les hôpitaux et les établissements médico-sociaux publics. En 2020, 28 000 infirmiers devaient travailler alors qu’ils avaient été testés positifs à la Covid-19. Aussi les cas de burn-out et de suicides continuent d’exploser même si ce problème est plus ancien. Le conseil scientifique aussi tire la sonnette d’alarme dans son compte-rendu d’août 2021 en évoquant « un climat d’épuisement, parfois de démotivation » des soignants, cette situation est « plus critique dans les zones où le virus circule le plus. » Toujours selon le conseil scientifique, « l’impact sur l’[hôpital public] dans son ensemble est lourd. Le meilleur soin pour les patients est de plus en plus difficile à garantir. »

Si cette 5e vague est portée par le variant Delta du Sars-cov-2, l’émergence et la propagation d’Omicron fait craindre une 6e vague épidémique d’ici le début de 2022. Le Royaume-Uni y est déjà touché. Ainsi le 12 décembre dernier, le premier ministre britannique Boris Johnson a pris la parole à la télévision pour dire que le « raz-de-marée d’Omicron arrive », annoncer une forte accélération de la campagne de rappel vaccinal (avec l’injection de la 3ème dose pour tous les plus de 18 ans) dès la fin décembre, et « que la protection vaccinale contre les maladies symptomatiques d’Omicron est réduite. » En France, ce variant est déjà bien présent avec 59 cas confirmés le 13 décembre sur le territoire métropolitain. « Cela risque de secouer » selon un médecin parisien. D’autant plus que ce nouveau variant est classé comme un variant préoccupant (ou « VOC » pour « variant of concern ») par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) car il est plus transmissible et résiste mieux aux vaccins. Ce fait important démontre une fois de plus que la stratégie sanitaire de lutte contre la Covid-19, intégralement centrée sur la vaccination, est une aberration en matière de santé publique tout en étant un choix assumé pour ne pas avoir à remettre en cause la politique de casse de l’hôpital public et du système de santé.

La gestion de cette pandémie depuis bientôt 2 ans a accentué la précarité et l’absence de perspectives d’avenir et professionnelles pour les jeunes travailleurs, étudiants et lycéens. La précarité étudiante, suite aux nombreux confinements et rebond épidémiques les ayant privé de leurs sources de revenus, a gagné du terrain. La proportion de jeunes envisage d’arrêter leurs études, voire ayant des idées suicidaires, a considérablement augmenté. L’isolement et la solitude des jeunes se sont aussi considérablement accrus suite à cette pandémie. Aussi la détresse, le stress, l’anxiété et la dépression ont gagné du terrain et touché un nombre toujours plus croissant de jeunes. De plus, leurs perspectives professionnelles s’obscurcissent pour un nombre considérable et continuellement plus important. Concernant les jeunes travailleurs et outre l’étude de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) publiée en 2020 sur les conséquences de la pandémie de Covid-19 sur les jeunes travailleurs au niveau mondial, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a estimé dans une étude de juillet 2021 que 51 % des 18-29 ans ont « subi […] une perturbation liée à l’emploi depuis le début de la pandémie de COVID‑19 […] » contre 46 % des 30-49 ans et 37 % des 50-64 ans. De plus, un jeune sur cinq appartenant à un milieu populaire déplore avoir perdu son emploi contre un jeune sur huit seulement pour les milieux plus favorisés.

Enfin, plus d’un jeune sur trois a déclaré rencontrer des difficultés financières avec cette pandémie. Ainsi 20 % des ménages de jeunes ont puisé dans leur épargne ou vendu des actifs pour régler une dépense habituelle, 11 % ont emprunté de l’argent pour payer une dépense habituelle, et 11% s’est endetté davantage ou a eu recours au crédit. La jeunesse est très clairement la génération sacrifiée, surtout celle des milieux ouvrier et populaire. Contrairement au « on a rien vu venir », scandé par Macron et Castex, cette pandémie avec ses conséquences catastrophiques sur la jeunesse travailleuse, étudiante et lycéenne sont d’abord dus à la politique réactionnaire des services publics, et notamment de l’hôpital public et du système de santé. Il n’y a rien à attendre ni du côté de la droite, ni du côté de la gauche, qui ont activement participé à cette casse pour servir les intérêts de la bourgeoisie des monopoles et du grand patronat.

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