Décès de 6 travailleurs et travailleuses dans l’effondrement d’un entrepôt Amazon : le capitalisme nous tue !

Le vendredi 10 décembre 2021 à 20h06, une alerte à la tornade était émise dans la ville d’Edwardsville (capitale du Comté de Madison, Illinois, États-Unis). Vingt minutes plus tard, à 20h27, l’agence de gestion des urgences du Comté de Madison signalait l’effondrement partiel du toit d’un entrepôt Amazon et que des personnes étaient bloquées à l’intérieur. Finalement, après le passage de la tornade, ce seront six travailleurs et travailleuses qui seront retrouvés morts à l’intérieur de l’entrepôt.

Malheureusement, personne ne peut empêcher les catastrophes naturelles d’arriver. Pourtant, en examinant la situation plus en détail, il apparaît que ces six morts ne sont pas imputables à la tornade mais à Amazon, de plus en plus de preuves démontrant la culpabilité d’Amazon dans leurs décès.

J’ai été ici pendant six et demi et on ne m’a jamais fait faire une seule fois un exercice d’alerte à la tornade pendant mon travail, et cela faisait environ deux ans qu’on ne m’avait pas fait faire d’exercice d’alerte incendie”.

Ce qui peut être noté en premier lieu est le manque de préparation des travailleurs et travailleuses de l’entrepôt à la survenue d’éventuelles catastrophes : la citation ci-dessus est un témoignage d’un des travailleurs de l’entrepôt en question. L’Illinois est un État régulièrement frappé par les tornades, pourtant les exercices d’alerte à la tornade n’étaient pratiquement jamais faits dans cet entrepôt Amazon. Quant aux exercices d’alerte incendie, le plus basique et le plus courant des exercices d’alerte et de préparation aux catastrophes, il apparaît que celui-ci était également fait rarement. Cela couplé au fait que l’entrepôt ne disposait d’aucun abri anti-tornade rendait les travailleurs et travailleuses de l’entrepôt extrêmement exposés et vulnérables aux éventuelles catastrophes qui pouvaient survenir et qui sont finalement survenues.

Si vous décidez de revenir, le choix est vôtre. Mais je peux vous dire que cela ne sera pas vu comme étant nécessaire à votre propre sécurité. La meilleure méthode est de rester exactement où vous êtes. Si vous décidez de revenir avec vos paquets à livrer, cela sera vu comme un refus d’effectuer votre livraison, ce qui se soldera par la perte de votre travail dès demain matin. Les sirènes ne sont qu’un avertissement.”

Le deuxième point qui ressort est la nature des “mesures” prises par Amazon suite à l’alerte à la tornade. La citation ci-dessus, donnée à titre d’exemple concret, est un SMS envoyé par son superviseur à une livreuse Amazon en direction de l’entrepôt en question : Amazon refusait que les travailleurs et travailleuses dans et en direction de l’entrepôt quittent leurs postes, sous peine d’être licenciés sur-le-champ. Finalement, lorsqu’il était devenu évident que la situation allait devenir dramatique, les livreurs ont été forcés de s’arrêter et de rester à leurs positions plutôt que de faire marche-arrière et retourner à leur point d’origine et les travailleurs de l’entrepôt ont reçu l’ordre de trouver refuge dans l’entrepôt lui-même qui, rappellons-le, ne diposait d’aucun abri anti-tornade.

 

Capture d’écran d’une conversation entre un des travailleurs décédés et sa femme sur l’application Messenger, peu avant que la tornade ne frappe l’entrepôt. On peut notamment y lire l’échange suivant :

  • « Bon, je serai de retour à la maison après la tempête.
  • Comment ça ?
  • Amazon ne nous laisse pas partir. »

Aucune préparation aux catastrophes et ordre impératif et indiscutable de rester à son poste sous peine de perdre son travail : voilà la réalité derrière la mort des six travailleurs et travailleuses le 10 décembre 2021 dans l’effondrement de l’entrepôt Amazon d’Edwardsville.

Les horreurs du capitalisme continuent de jour en jour. Pendant que les milliardaires se font des vacances dans l’espace, leur nouveau passe-temps à la mode, les travailleurs et travailleuses continuent de mourir pour leurs profits.

Pourtant, ces milliardaires ne sont rien sans nous. Leur fortune, c’est nous qui la produisons, et c’est à nous qu’elle doit revenir. La société entière repose sur nous, dépend de nous et est construite par nous : débarrassons-nous de ces parasites qui ne servent à rien à part nous exploiter et nous tuer !

Rox

Liste des travailleurs et travailleuses décédés lors de l’effondrement de l’entrepôt :

  • Austin J. McEwen, 26 ans,
  • Clayton Lynn Cope, 29 ans, originaire d’Alton (Illinois),
  • Deandre S. Morrow, 28 ans, originaire de Saint Louis (Missouri),
  • Etheria S. Hebb, 24 ans, originaire de Saint Louis (Missouri),
  • Larry E. Virden, 46 ans, originaire de Collinsville (Illinois),
  • Kevin D. Dickey, 62 ans, originaire de Carlyle (Illinois).
 

Sources :