La présence française en Afrique, de plus en plus contestée par les populations locales

Plusieurs manifestations populaires et à l’initiative de partis politiques ont récemment eu lieu dans certains pays d’Afrique. Après les manifestations anti-Françafrique du Mali, les populations du Tchad et de l’Afrique du Sud (ici plus précisément à travers les partis de gauche dite « radicale ») ont fait connaître leur désir de voir la France se retirer du territoire national.

Depuis la dégradation des liens diplomatiques entre le Mali et la France, rendue possible par le renforcement de la coopération entre la junte militaire malienne et la Russie, plusieurs pays de la région multiplient les signes d’hostilité à l’impérialisme français. Souvent taxés d’anti-français par les médias bourgeois, les manifestants sont en réalité profondément contre l’influence de la France et de ses colons dans les pays d’Afrique (et ailleurs).

Ces manifestations étaient dans un premier temps dirigées contre la présence militaire française en Afrique, comme cela a été le cas au Mali lorsque les premiers heurts avec la population locale avaient lieu au passage de convois militaires. Pourtant, les populations savent que le problème est plus profond et que la présence militaire n’est que le symptôme d’une présence française politique, et conséquemment économique.

Le pillage de l’Afrique, dans ses ressources naturelles mais également culturelles, la soumission de l’Afrique de l’Ouest au système du franc CFA, le cynisme des aides au développement, sont de plus en plus soulevés. L’impérialisme français perd peu à peu ses ancrages militaires dans la région et la détermination des peuples africains dans la lutte contre l’ingérence étrangère n’a eu de cesse de s’accroître ces derniers mois. Le sommet de la Françafrique, l’échec manifeste de l’opération Barkhane, la succession des coups d’État dans la région (Mali, Burkina Faso, Tchad) dans des pays particulièrement gangrénés par l’impérialisme français nourrissent cette détermination.

Dans cette lutte légitime et nécessaire pour la libération des peuples, nous saluons le courage des manifestants qui subissent une répression sévère et nous sommes solidaires de leur lutte. Que le slogan « France, dégage » ne soit plus perçu comme un appel à la haine mais bien au contraire comme l’appel à la libération d’un peuple opprimé.

Nevine