Prix de l’énergie : précarité pour les travailleurs et superprofits pour les monopoles

Les conséquences économiques de la guerre en Ukraine se sont très vite ressenties et continuent toujours à se faire ressentir en Europe et dans le monde entier. L’un des secteurs où ces conséquences économiques sont les plus graves est celui de l’énergie.

En France, le prix de l’énergie était déjà en forte augmentation depuis 2020-2021, et la guerre en Ukraine n’a fait qu’accélérer et accentuer ce phénomène. L’une des conséquences les plus marquantes de cette augmentation, parce qu’elle est symbolique, est le franchissement du cap des 2€ pour un litre d’essence ; l’électricité et surtout le gaz ne sont cependant pas en reste, ce dernier ayant par exemple connu une augmentation de son prix d’environ 50 % entre 2020 et 2022, avec parfois des augmentations de 10% d’un mois à l’autre. Les travailleurs et les secteurs populaires en viennent ainsi de plus en plus à être forcés de faire des économies sur l’énergie, par exemple en limitant autant que possible les déplacements ou en baissant le chauffage même en plein hiver.

Dans le même temps, les monopoles de l’énergie sont bien loin de souffrir de la situation économique dans le secteur de l’énergie. Au contraire ils en profitent, littéralement : ainsi TotalEnergies, grand monopole français de l’énergie, a vu son bénéfice net atteindre les 5,7 milliards de dollars au deuxième trimestre 2022 – plus de deux fois plus qu’au deuxième trimestre 2021 où il était de 2,2 milliards – ou de Shell, monopole pétrolier britannique, dont le bénéfice net a atteint 18 milliards de dollars à la même période.

En outre, cette situation semble être totalement et ouvertement acceptée en France par le Gouvernement et le Parlement. Ce dernier a ainsi récemment rejeté une proposition de loi visant à taxer les “superprofits et bénéfices exceptionnels”, le président du groupe RDPI du sénat (Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants, anciennement groupe La République en marche) rappelant que lesdits monopoles, dans leur chasse toujours plus brutale aux profits, “vont faire un effort pour aider les Français” – avec par exemple des petites remises s’apparentant à des jets de miettes.

Pendant que les peuples travailleurs, d’une manière ou d’une autre, souffrent de la guerre en Europe et de différents bouleversements socio-économiques – comme les confinements pendant la pandémie puis la reprise économique chaotique à la suite – la grande bourgeoisie et ses monopoles continuent ainsi sans relâche l’exploitation des premiers et fait exploser ses profits. La guerre, notre précarité, notre exploitation, notre misère et nos souffrances ne sont que la source et le reflet de leurs superprofits et de leur abondance, et même si l’idée de leur taxation peut être attrayante, elle est bien insuffisante et elle nous rappelle encore que le groupe NUPES et ses membres, à l’origine de cette idée, n’ont pour objectif que d’adoucir l’exploitation. Or notre objectif ne doit pas être de rendre l’exploitation plus douce et de négocier avec la grande bourgeoisie : elle continue à nous prouver qu’elle est notre ennemie directe et en tant que telle, notre objectif est de lutter de front contre elle pour la renverser et mettre définitivement un terme à notre exploitation et à tous les autres maux dont elle est à l’origine.

Rox