[FMJD] Coupe du monde : un nouveau tournoi mais d’anciennes misères

Nous traduisons et partageons ci-dessous l’article de la Fédération mondiale de la jeunesse démocratique (FMJD) sur la Coupe du monde de football masculin au Qatar. Les versions originales en anglais, espagnol et arabe sont disponibles sur leur compte instagram : https://www.instagram.com/wfdy.1945/


Le 20 novembre a marqué le début la Coupe du monde de football masculin au Qatar. Un tournoi qui suscite forcément une forte inquiétude dans le monde du football et dans la société en général.

Cela n’est pas sans surprise, considérant que cette édition du tournoi fait polémique depuis ses débuts. La désignation du Qatar du fait d’une corruption évidente, les affaires judiciaires en cours contre beaucoup de ceux qui ont participé au vote, des infrastructures construites dans des conditions de travail déplorables en majorité par des travailleurs immigrés, la mort d’entre 6500 et 15000 de ces travailleurs du fait de ces conditions, ou encore la violation de droits fondamentaux comme ceux des travailleurs et des travailleuses, des femmes et des personnes LGBT+ au Qatar sont quelques exemples qui sont continuellement mentionnés.

Cependant, pour tout anti-impérialiste, la condamnation de cette Coupe du monde ne se fonde pas tant sur des faits concrets particuliers que sur une perspective globale qui entoure l’ensemble de l’industrie capitaliste en général et le football en particulier. Les liens que le Qatar possède aujourd’hui avec des puissances impérialistes comme les États-Unis, qui possèdent deux bases militaires dans le pays, ou avec des membres de l’OTAN comme la Turquie, ne peuvent pas être niés. Cette Coupe du monde est destinée à promouvoir le Qatar et ses monopoles pour gagner en popularité et pour servir de centre d’affaires pour les grandes entreprises pendant ces évènements.

En outre, concernant le football, les Coupes du monde ont toujours été liées à d’autres intérêts que ceux purement liés au football. La Coupe du monde de football masculin de 2022 au Qatar n’est pas une exception. Nous ne sommes pas surpris de la collaboration entre ceux qui violent les droits humains et ceux qui ont persécuté les personnes brandissant le drapeau palestinien dans les stades pendant des années et qui sont désormais prêts à blanchir le régime qatari. Pour la FIFA, comme pour tout autre organisation pro-impérialiste, les droits humains ne sont que des instruments politiques auxquels il s’agit de prêter attention lorsque cela va dans le sens des intérêts des puissances impérialistes comme les États-Unis, l’Union européenne et l’OTAN afin de prendre part à des conflits comme la guerre impérialiste en Ukraine, et lesquels doivent être ignorés lorsque cela ne va plus dans le sens de leurs intérêts.

De la même manière, nous n’oublions pas la participation continue des régimes nazis-fascistes ; le fait que l’Italie fasciste a accueilli la deuxième édition de la Coupe du monde ; le fait qu’avant la Seconde Guerre mondiale, l’Allemagne nazie avait été choisie pour accueillir la Coupe du monde de 1942 ; ou encore que la Coupe du monde de 1978 a eu lieu en Argentine, pendant la dictature. De même nous n’oublions pas le fait que les intérêts des compagnies télévisuelles mènent ces dernières à s’accaparer les droits de retransmission et à transformer cet évènement international en un luxe, ni l’implication commune des représentants des gouvernements et des monopoles pour augmenter leurs profits. La FIFA agit en tant que représentante des intérêts capitalistes qui entourent le monde du football, étant un agent clé dans la consolidation du football en tant que business. Le Qatar 2022, de ce fait, est encore une autre preuve que le football et la politique, que le football et le business, sont aujourd’hui intimement liés.

Aujourd’hui comme hier, la Fédération mondiale de la jeunesse démocratique [et l’Union de la jeunesse communiste] dénonce ceux qui ont utilisé le football pendant des décennies comme moyen de blanchir leurs intérêts fallacieux et leur exploitation et oppression des travailleurs et des travailleuses, du peuple et de leur jeunesse. Nous dénonçons le fait que leurs profits, encore une fois, proviennent de la sueur et même du sang des travailleurs, des travailleuses et de leur jeunesse. Face à cela, nous affirmons que le sport, comme tous les aspects de la vie, doivent être au service des peuples du monde. Dans le football, dans le sport, dans les écoles, dans les lieux de travail, mettons un terme à l’exploitation et à toute forme d’oppression.