Face à la « grève mondiale pour le climat » du 27 septembre prochain

Dans une semaine chargée en questions écologiques, ce vendredi une « grève mondiale sur le climat » est convoquée. Face à cela nous nous prononçons :
 
Nous partageons la préoccupation par la situation et l’urgence climatique. Mais cette urgence est profondément liée à l’urgence sociale et économique dans laquelle les travailleurs et travailleuses sommes, en tant que classe sociale, plongés dans le mode de production capitaliste et la dictature de la bourgeoisie. Cela concerne notamment les jeunes de la classe ouvrière et les secteurs populaires, dont les longues années de vie qui leur restent sont en jeu.
 
Cependant, nous nous positionnons diamétralement contre la stratégie des monopoles capitalistes et des institutions de la dictature de la classe bourgeoise de faire de la confusion sur les responsabilités de cette urgence. Ce mouvement dilue la responsabilité des monopoles (sous les dénominations « croissance », « industrie », ou un usage du mot « capitalisme » où faute de définition concrète chacun a la liberté de le définir comme il veut) dans l’ensemble des activités économiques, de travail, des activités quotidiennes, de l’humanité toute entière. Nous serions ainsi tous et toutes responsables, de par nos habitudes, de la situation d’urgence climatique. Chacun devrait alors faire son effort en rabaissant, volontairement ou par la force de la loi, son niveau de vie. Le prolétariat, en tant qu’écrasante majorité de la population mondiale, est donc visé et il se voit exiger de céder dans ses conditions de vie. D’un côté, cela cache la responsabilité du mode de production capitaliste, où le besoin de profits pousse à la production illimitée et délocalisée. Les références à des instances élémentaires du mode de production capitalistes restent dans des appels, vagues et surtout complaisants malgré leur apparence radicale, aux gouvernements bourgeois de « agir » face à l’urgence. Chose qu’ils ne feront jamais, on parle bien de gouvernements bourgeois qui exercent la dictature du capital monopoliste ! De l’autre, cet argument montre clairement son caractère réactionnaire quand il sert les gouvernements capitalistes à implanter des mesures anti-populaires au nom de la lutte pour la préservation de l’environnement.
Nous refusons de céder à cet argument et disons haut et fort que le mode de production capitaliste dans son stade impérialiste, et la bourgeoisie monopoliste en tant que véhicule social de ce mode de production, sont les seuls et uniques responsables du saccage et la dégradation sans limites que subit l’environnement en tant qu’espace et dynamique partagés et indifférenciés de l’humanité et la nature. La responsabilisation du prolétariat vis-à-vis de cette dégradation répond aux intérêts de la domination économique et politique du capital monopoliste dès lors qu’il fait diversion sur sa responsabilité et sert d’argument pour la mise en place d’agressives politiques anti-populaires partout dans le monde et particulièrement là où les monopoles sont le plus en difficulté face à la concurrence.
 
D’un autre côté, l’appel à la grève de ce mouvement soutenu par gouvernements et organisations patronales de tout le monde est une dénaturalisation de l’outil par excellence du mouvement ouvrier et dans l’ensemble, une tentative de mettre en évidence les seules organisations porteuses des mouvements de grève : les syndicats de classe. Un simple appel sur internet, qui que ce soit qui le formule et notamment si les gouvernements et les organisations patronales le sponsorisent, ne peut et ne pourra jamais remplacer l’organisation ferme et démocratique des travailleurs et travailleuses dans la lutte quotidienne pour leurs conditions de vie.
 
Dès lors que ce mouvement se base sur ces deux postulats, nous ne pouvons pas le soutenir d’une façon quelconque.
 
Nous nous réaffirmons dans nos positions par rapport au sujet environnemental :
 
Capitalisme-impérialisme et écologie sont incompatibles, le premier prenant nécessairement le pas sur l’environnement pour la recherche de profits et pour l’accumulation de capital. Le système capitaliste, c’est un système économique et social orienté pour les intérêts d’une minorité d’individus, la classe sociale bourgeoise. La recherche de profits, la concurrence pour le partage des marchés, la concentration des richesses et l’inégal développement sont des processus intrinsèques à ce système et débouchent sur des situations d’exploitation féroce de l’environnement et sur des guerres, menaçant ainsi l’avenir de l’humanité entière.
 
– Le capitalisme-impérialisme n’a rien à offrir d’autre aux générations futures que l’exploitation capitaliste, la guerre, une mauvaise santé, la pollution, des coupes budgétaires dans tous les domaines, etc. Le capitalisme-impérialisme est agonisant, c’est une menace meurtrière pour le monde entier. Ainsi la décroissance ne résout pas cette question car elle ne propose pas le dépassement dialectique du capitalisme-impérialisme, mais bien une régression. Elle émet l’idée de sacrifices collectifs dans l’espoir de sauver l’environnement de la catastrophe à venir, sans se soucier des problématiques sociales voire même en les minimisant ouvertement.
 
Il est grand temps de remettre la lutte des classes au cœur de la question environnementale. Non par opportunisme ou par dogmatisme, mais parce qu’il s’agit du réel et de la question fondamentale qui irrigue l’ensemble des domaines de la société. Rien n’est en dehors ni à égalité de la lutte des classes. Il s’agit d’analyser l’imbrication des faits sociaux – dont la crise environnementale fait partie – pour comprendre que la lutte des classes est une dynamique d’ensemble, un mouvement socio-historique des sociétés humaines sans exception.
 
La seule alternative possible au système capitaliste-impérialiste, c’est le socialisme-communisme. Il n’existe pas de troisième voie. La propriété des moyens de production et d’échange ne peut être que privée ou collective, qu’aux bourgeois ou à la classe ouvrière. La production ne peut être dirigée que selon la loi des profits ou selon les besoins du peuple-travailleur et de sa jeunesse. À l’heure actuelle, toute tentative de chercher une troisième voie aboutit nécessairement au renforcement de l’idéologie bourgeoise et du système capitaliste-impérialiste.
 
Pour aller de l’avant vers ce type de système socialement et écologiquement viable, le peuple-travailleur et sa jeunesse doivent prendre le pouvoir politique. Cela ne passera nullement par les élections du système politique bourgeois, avec pour seul débouché l’accès à l’appareil d’État bourgeois, mais bien par une révolution, c’est-à-dire un bouleversement, un changement radical. On parle alors de « dictature du prolétariat » sur la bourgeoisie, un nouveau pouvoir de classe qui assurera le développement de la société socialiste-communiste.