Les limites de l’économie libérale et son caractère fondamentalement politique

Dès le siècle des Lumières, les économistes libéraux postulèrent que l’économie, en tant que science, se devait de décrire les principes fondamentaux de l’échange des biens entre humains et, par la même, ont tenté de montrer, de prouver, que ce devait être le marché qui se devait d’être l’entité motrice de la société.

Cette ineptie profonde prend alors forme dans un regard qui occulte toute approche contextuelle et pratique de l’économie. Celle-ci n’est alors pas pensée en rapport aux phénomènes sociaux observables, ou en rapport au contexte politique (considération extérieure) mais simplement à partir d’elle-même. Aussi, ces penseurs acharnés ont pour ambition bornée d’expliquer le monde dans sa totalité, postulant une neutralité pure, comme si l’échange humain pouvait être compris comme anhistorique et universel en temps. Finalement, en écoutant ces derniers, nous serions mués profondément d’une nature égoïste et calculatrice pour notre simple et bon intérêt.

Mais l’économie ne peut être comprise ainsi : l’économiste libéral est un acteur normatif, surtout en temps de contexte hégémonique et matériel favorable, et ses analyses sont spéculatives et visent un but ancré, celui de légitimiser le capitalisme comme étant un système de production « naturel », celui qui correspondrait le mieux à la « nature » de l’humain. Par là, le but de la bourgeoisie et des économistes bourgeois et libéraux est donc bien d’ancrer leur vision du monde et de la rendre légitime.

L’explication et la justification du capitalisme comme forme suprême de l’organisation de la société faites par les économistes libéraux repose ainsi sur une sorte d’harmonie magique du laisser-faire et d’une « nature humaine » invariablement égoïste et compétitive. Un constat bien entendu fallacieux et infirmé par l’histoire, tant passée que présente, des sociétés et relations humaines.

Ainsi, la seule économie valable et scientifique est non pas celle qui part d’un projet politique et se développe pour essayer de le justifier, mais celle qui part de l’observation objective, rationnelle et scientifique des sociétés, et faisant alors naître un projet politique à partir de ses conclusions. Cette méthode adoptée par Marx et Engels, notamment, a permis de comprendre de manière très précise et rigoureuse le fonctionnement du capitalisme, ses origines, son développement et ses limites, montrant qu’il est invariablement voué à disparaître de par ses contradictions internes nées notamment du développement des moyens de production. Ils montrent que le capitalisme devait nécessairement remplacer le féodalisme mais doit maintenant lui-même être remplacé par d’autres modes de production : le socialisme puis le communisme.

Nécessaire il y a plusieurs siècles, le capitalisme est aujourd’hui complètement obsolète et ne sert plus qu’à détruire les écosystèmes et menacer la survie même de l’espèce humaine.

PM