Les vacances de la Toussaint attaquées par le gouvernement et les médias bourgeois !

Chaque année dans la mi-octobre, les établissements éducatifs voient apparaître un commentaire très récurrent dans les discussions de couloirs entre collègues de travail et entre camarades de classe : « Vivement les vacances! ». Depuis le début septembre et la rentrée des élèves, les profs, surveillants, assistants sociaux, cantiniers, personnel d’administration et entretien, etc. se sont donnés à fond pour remettre en marche, une année de plus, une institution si importante dans la vie commune comme l’école publique. Les premiers mois de l’année scolaire sont souvent des plus délicats : après un mois et demi de vacances, c’est le moment de retrouver les élèves déjà connus, de les accueillir et faire la connaissance des nouveaux qui devront s’adapter au nouvel établissement, aux nouveaux camarades, la plupart du temps aussi aux nouveaux programmes d’enseignement. Bref, les vacances de la Toussaint présentent l’avantage d’être une pause après ces premiers mois de reprise pour le personnel et les élèves.

Et voilà que juste avant la rentrée 2017 le ministre de l’Éducation, Jean-Michel Blanquer affirmait dans une interview à ne pas manquer sur BFM TV (ils s’entendent bien, entre bourgeois) qu’à son avis, il faudrait raccourcir les vacances de la Toussaint et qu’il « ouvrirait le dossier » du raccourcissement des vacances dans deux mois. Et effectivement deux mois après, la question du raccourcissement est sortie à la première ligne de l’information médiatique. Les journaux chouchous de la bourgeoisie et bien sûr les médias audiovisuels ont publié des titres qui ne laissent pas de doute quant à leur avis : « Les Français mitigés sur l’utilité des vacances de la Toussaint » (Le Figaro), « Deux semaines de vacances à la Toussaint : la quasi-exception française en Europe » (Le Monde), « Vacances scolaires : 15 jours à la Toussaint, est-ce trop ? » (Le Parisien). Ce dernier journal réalise même un sondage dont la question posée est « Selon vous, faut-il raccourcir les vacances scolaires ? » et à laquelle un 60 % des internautes ont répondu « Oui ».

Ces médias bourgeois ont le cynisme d’utiliser l’argument de l’exceptionnalité du système français par rapport aux autres pays européens et même de manipuler de façon populiste l’avis des « français » sur la question de l’excès de vacances dont le système français souffrirait. L’hypocrisie est manifeste quand on remarque plusieurs choses. Premièrement, que le gouvernement ainsi que les relayeurs idéologiques de la bourgeoisie s’attaquent aux vacances les moins intéressantes pour le secteur du tourisme, comme une porte-parole du syndicat Snuipp-FSU s’est chargée de le rappeler. Deuxièmement, ils manipulent les problèmes et les contraintes d’organisation que ces vacances provoquent dans les familles ouvrières en faisant le point sur les vacances elles-mêmes, en même temps qu’ils cachent le manque dramatique d’une offre publique et gratuite d’activités alternatives ludiques, sportives, culturelles, etc. pour les enfants. Troisièmement, ce mouvement anti-vacances suit la logique des attaques aveugles contre les travailleurs de la fonction publique. La bourgeoisie monte ainsi les travailleurs les uns contre les autres, montrant du doigt les travailleurs du public et leurs soi-disant privilèges (qui ne sont pas des privilèges, mais des conditions de travail gagnées dans la lutte syndicale !) face à la masse de travailleuses et travailleurs précarisés que les mêmes bourgeois exploitent. Encore une attaque à ajouter à la liste de justifications que le gouvernement bourgeois cumule pour détruire les conditions de travail et les postes des travailleurs de la fonction publique.

N’oublions pas que les vacances scolaires, et particulièrement les vacances de la Toussaint, sont une bouchée d’air pour des millions de jeunes travailleuses et travailleurs dans ce pays. Pour les plus jeunes élèves qui se décontractent des premiers mois de cours et aussi pour les lycéennes et lycéens qui disposent de deux semaines libres où ils pourront travailler les premiers acquis de l’année et préparer la suite de leurs études. Les jeunes travailleuses et travailleurs du secteur (instituteurs, surveillants, cantiniers) connaissent la difficulté du travail éducatif et savent que les vacances de la Toussaint sont nécessaire pour se reposer et pour la suite de l’année scolaire. La jeunesse et la classe ouvrière voient ainsi leurs conditions de travail détruites petit à petit à travers de constantes attaques de la bourgeoisie. Défendons les vacances scolaires de la Toussaint !