Qu’est-ce qu’une révolution ?

Une révolution est un changement radical de système économique et social. L’histoire et le marxisme nous enseignent qu’aucune société est définitive : tout a un aspect provisoire et transitoire car le développement des sociétés engendre de nouvelles conditions qui donnent lieu à une nouvelle situation historique.

Au cœur d’un système économique et social, on retrouve un régime de propriété des moyens de production particulier, qui détermine des rapports de production pour la société. Les forces productives – à savoir les travailleurs, les machines, les modes d’organisation du travail et les matières premières – évoluent, engendrent des changements et permettent l’accumulation de forces sociales qui peuvent entrer en conflit. Après une période plus ou moins longue, la révolution survient : c’est un changement brusque et soudain qui fait suite à des changements continus. La révolution permet le passage du pouvoir économique et politique des mains d’une classe à une autre. Il y a changement de régime de propriété des moyens de production et d’échange.

Dans l’histoire, on constate plusieurs classes principales qui se sont affrontées pour la conquête du pouvoir : la classe féodale, la bourgeoisie et le prolétariat. Le passage du pouvoir de la classe féodale à la bourgeoisie était un progrès historique, permettant l’extension des droits démocratiques (organisation en syndicats, partis politiques, droit de vote, etc.) et le développement de la société (chemins de fer, production industrielle et agricole, médecine moderne, etc.). De cette transition historique, on note le développement d’une classe sociale montante : le prolétariat. C’est lui qui est l’avenir de la société car la bourgeoisie n’arrive plus à subvenir aux besoins de toute la population mondiale et menace l’existence humaine par la crise environnementale et le risque de guerre généralisée. Tout cela à cause de son insatiable quête des profits. Le prolétariat est amené à prendre le pouvoir par la révolution mais doit d’abord prendre conscience de sa classe et s’organiser en parti communiste qui sera son avant-garde, une organisation capable de mener la bataille de classe contre la bourgeoisie. Une fois au pouvoir, le prolétariat pourra construire une société socialiste qui aura pour but non plus les profits mais la satisfaction des besoins des individus.

Il y a 100 ans en Russie eut lieu une révolution socialiste. Le prolétariat une fois au pouvoir sortit le pays de la guerre impérialiste, effectua un certain nombre de réformes demandées (réforme agraire), expropria les grandes entreprises et étendit les droits démocratiques. La formation de l’URSS en 1922 et son développement au XXe siècle permit de vaincre le fascisme, de développer la science (la conquête spatiale notamment), faire pression sur les pays capitalistes en soutenant les travailleurs dans l’extension de leurs droits sociaux (en France : la sécurité sociale, les congés payés, etc.) et dans leur conquête du pouvoir de classe (Cuba, Corée, Vietnam, etc.).

Aujourd’hui ce sont toujours la bourgeoisie et le prolétariat qui s’affrontent et le système capitaliste n’est plus en mesure de répondre à nos besoins. Il faut donc nécessairement le remplacer par un système économique et social différent par une révolution. La bourgeoisie n’étant pas prête à laisser pacifiquement les rênes du pouvoir, la révolution sera donc un changement brusque, ponctué par une série de grèves, manifestations massives, affrontements violents (dont répression) et enfin la prise du pouvoir par le prolétariat, qui reconstruira un nouveau pouvoir à l’aide de son organisation de parti communiste. La révolution n’est donc ni un coup d’État, l’œuvre d’un « grand soir », mais bien un processus historique continu qui aboutit à un changement brusque.

Dans « Principes élémentaires de philosophie », l’exemple de l’eau que l’on souhaite transformer en vapeur d’eau est donné par Georges Politzer. Pour cela, il faut atteindre la température de 100°C : en-dessous de cette température, l’eau ne se transforme pas en vapeur, tandis qu’au-dessus l’eau s’évapore. Il y a un changement brusque à 100°C, obtenu grâce à une augmentation continue de la température de l’eau.