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Le développement de l’organisation et son insertion dans la lutte des jeunes nous amène nécessairement à développer notre tactique. Nous devons être capables d’intervenir dans la jeunesse, de traduire ses aspirations dans un engagement militant et dans l’action pour le renversement révolutionnaire de la société capitaliste. Tel est le lien entre la tactique (modes d’action et d’intervention) et la stratégie (la révolution socialiste) que nous devons faire.
Si le Parti dispose de ses propres tactiques, la jeunesse doit savoir diffuser la ligne politique du Parti au sein de la jeunesse. Cela passe par trouver ses propres tactiques. Comment ? Nous avions évoqué l’an dernier l’idée de développer nos tactiques autour d’une intervention sur les réalités de la jeunesse. Cette intervention doit cibler six réalités et donc se traduire dans le développement de ce que nous nommons aujourd’hui « Six axes de lutte ». Cette méthode d’intervention puise ses sources dans les tactiques du Parti, notamment dans le mot d’ordre sur les nationalisations. En quoi consiste-t-elle ? Les réalités de la jeunesse lui étant propres1, il nous faut trouver quels sont les grands domaines dans lesquels les problèmes surviennent et affectent les jeunes. Pour cela, les « Six axes de lutte » analysent les questions du logement, de la santé, du travail, des transports, de l’éducation et du divertissement en général (sport, culture, loisirs). Ces axes doivent aboutir à ce que notre organisation puisse proposer des mots d’ordre, des revendications et des propositions sur chacun des thèmes.
Mais plusieurs mises en garde.
Tout d’abord, plusieurs camarades ou observateurs peuvent nous accuser de réformisme. À cela nous leur répondons que c’est aller trop rapidement dans ses conclusions. Pourquoi ? Parce que nous ne voulons pas de réforme du système capitaliste. Cela est explicite dans nos textes et nos pratiques. Que ces axes de lutte aboutissent à des revendications et des propositions, c’est une chose, mais il faut voir comment ces axes de lutte sont présentés et comment ils s’imbriquent dans la pratique. Et pour cela nous insistons sur la notion d’« axe transitoire », qui émet l’idée que le système capitaliste est intrinsèquement incapable répondre à nos besoins, car c’est la loi du profit qui dirige la société. Notre lutte pour de meilleures conditions – lutte de type syndicale et précédant la lutte politique dans la formation de la conscience du besoin du renversement de l’ordre des choses2 – doit être menée et faire en sorte d’élever la conscience politique. En quelque sorte, les aspirations démocratiques doivent être épuisées par la pratique, par l’expérience du fait que
1°) les bourgeois ne cèdent rien par charité ;
2°) les bourgeois se battront pour reprendre ce qu’ils donnent ;
3°) la lutte revendicative doit être liée à la lutte politique et déboucher sur l’affrontement de classe avec l’État bourgeois, État au service des monopoles capitalistes ;
4°) l’amélioration des conditions de vie ne peut être assurée sur le long terme qu’avec le socialisme-communisme.
De plus, il est impossible de séparer ces axes les uns des autres. Si ces axes mènent à l’idée qu’il faut renverser le système capitaliste, alors il faut que ces axes soient liés à l’analyse du capitalisme en tant que système économique et social qui engendre des problèmes pour la jeunesse. Aussi, ces axes de lutte doivent être liés à la résolution des problèmes de grande envergure tels que la crise environnementale ou encore la guerre impérialiste3. En effet, ces problèmes étant provoqués par le système capitaliste, le renversement de ce dernier rend nécessaire de mobiliser sur ces questions. Par exemple, la guerre impérialiste vient accroître les difficultés de la jeunesse dans les questions du logement ou encore de l’éducation. Les impérialistes trouvent de l’argent pour financer des guerres mais rien pour rénover et développer le logement étudiant. Telles sont les contradictions que nous devons analyser et expliquer à travers ces axes de lutte, fondamentalement inséparables de la stratégie qui est la révolution socialiste.
Ainsi, ces « Six axes de lutte » doivent être un moyen d’intervenir au sein de la jeunesse. Cela doit se faire partout à les jeunes sont présents : à l’université, au lycée, dans les centres de travail, les lieux de divertissement et de sport, etc. Nous devons faire de la politique et aider à l’élévation de la conscience politique chez les jeunes. Ces axes de lutte doivent être la traduction concrète de notre ligne politique, au moyen de l’agitation-propagande, le travail dans les organisations de masse (syndicats étudiants, syndicats ouvriers, syndicats du logement, comités de mobilisation, comités anti-impérialistes, etc.), la discussion et la mobilisation. Ces axes de lutte doivent être notre tactique principale, au service de la diffusion de la ligne du Parti dans la jeunesse et au service de la stratégie, la révolution socialiste.
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1 Elles sont objectivement en lien avec les réalités de la classe ouvrière et du peuple-travailleur. Nous dirons encore plus : elles en découlent.
2 Différence entre conscience en soi et conscience pour soi.
3 Nous les nommons « Axes de lutte transversaux ».