Covid-19 : l’Amérique latine entre faim et pauvreté

En plus d’avoir provoqué une grave crise sanitaire, la pandémie mondiale de Covid-19 a provoqué une crise économique tout aussi importante. L’une des régions du monde les plus gravement touchées par cette crise économique est l’Amérique latine.

L’Amérique latine enregistre en effet la plus grande augmentation au monde du nombre de personnes frappées par une sévère insécurité alimentaire, passant de 3,4 millions en 2019 à 10 millions en 2020¹. La zone la plus touchée par les problèmes alimentaires est celle entre le Guatemala et le Honduras, où 75% des familles n’ont pas assez de nourriture ou perçoivent une augmentation extrême du prix des aliments².

L’Amérique latine a également vu son nombre de personnes en situation de pauvreté augmenter, passant en 2020 à 209 millions de personnes dont 78 millions en situation de pauvreté extrême³. Avec une population d’environ 650 millions de personnes, cela fait près d’un tiers des latino-américains vivant dans la pauvreté⁴. La situation est telle qu’en Colombie par exemple, 8 familles sur 10 ne parviennent pas à couvrir leurs besoins essentiels⁵.

Cela n’est malheureusement pas surprenant. L’Amérique latine possède en effet un passé et un présent très difficiles : colonisation, exploitation et ingérence par les grandes puissances impérialistes, coups d’État et dictatures militaires et/ou de droite et d’extrême-droite généralement soutenus par ces mêmes États impérialistes, social-démocratie incapable et incompétente présentée comme seule alternative à ces derniers… L’Amérique latine est une zone politiquement et économiquement chaotique. Il est donc logique que la pandémie de Covid-19, aggravateur des crises économiques et des contradictions du capitalisme, frappe très durement l’Amérique latine qui est de plus une des régions les plus touchées par la pandémie elle-même⁶.

Cette situation n’est en outre pas prête de s’améliorer. Entre les politiques des dirigeants de la majorité des États d’Amérique latine qui peinent à endiguer la pandémie (l’exemple le plus frappant étant le Brésil de Bolsonaro, en passant ancien militaire d’extrême-droite, qui est l’un des pays les plus touchés par la pandémie dans le monde⁷) et le fait que l’Amérique latine est mise à l’arrière-plan de la distribution des vaccins, battue par la concurrence entre les États pour leur obtention, la pandémie risque d’y durer encore un moment, et avec elle ses conséquences économiques. La faim et la pauvreté n’y ont pas atteint leur point maximum et risquent de continuer à augmenter ; il est d’ailleurs déjà prévu que la pauvreté et la pauvreté extrême augmentent encore et touchent respectivement jusqu’à 230 millions et 96 millions de personnes⁸.

Grâce à son système socialiste et son indépendance vis-à-vis des États impérialistes, le seul pays d’Amérique latine qui parvient à correctement endiguer la pandémie et ses conséquences économiques est probablement Cuba, malgré toutes les sanctions que doit supporter le pays. Il est également le seul pays d’Amérique latine à développer son propre vaccin, lequel sera distribué gratuitement à toute la population de Cuba ainsi qu’aux pays n’ayant pas accès aux autres vaccins.

Rox