Totale solidarité internationaliste avec les travailleurs indiens !

Depuis presque sept mois, les paysans indiens sont mobilisés contre trois lois libérales et anti-agriculteurs portées par le premier ministre Narendra Modi et son parti le BJP. Pour mieux comprendre l’enjeu de cette réforme, il nous faut contextualiser le marché alimentaire indien. Après l’indépendance de l’Inde en 1947, le gouvernement met en place des dispositifs économiques pour réduire les dangers du capitalisme sur les travailleurs. Ainsi est imposé un Prix minimum de soutien lors de l’achat d’une production agricole, assurant un salaire minimum aux agriculteurs les plus précaires. Ce Prix minimum de soutien est accompagné de mandis qui sont des marchés supervisés par chaque État de l’Union indienne. Ces dispositifs permettent aux petits agriculteurs de survivre. Or c’est justement ces dispositifs que Modi, porté par le BJP, cherche à détruire.

La suppression des mandis et du Prix minimum de soutien provoquerait une totale dérégulation du marché agricole indien au profit des monopoles de la bourgeoisie indienne mais aussi des monopoles internationaux. Pour contrecarrer cette attaque de la bourgeoisie indienne, les travailleurs agricoles se mobilisent d’abord dans deux États au nord-ouest de l’Inde. Suite à l’ignorance du gouvernement indien face à cette mobilisation, les paysans indiens se décident à marcher vers Delhi, la capitale indienne. Ici ce sont plus 250 millions de paysans indiens portés par une cinquantaine de syndicats locaux et nationaux qui bloquent Delhi par la tenue de trois campements sur les autoroutes principales de Delhi. Le bras de fer commence alors entre les travailleurs et la classe possédante indienne. Tous les coups sont permis pendant ce moment de fortes contradictions. En effet, le gouvernement coupe l’eau et l’électricité dans les zones de campement pour désorganiser le mouvement et la police indienne soutenue par une milice para-militaire fasciste, la RSS, harcèle les occupants. Beaucoup de témoignages nous arrivent suite à des arrestations rendant compte de la barbarie dont les autorités font preuve, notamment celui de la syndicaliste Nodeep Kaur torturée et violée pendant sa garde à vue. Face à toutes ces méthodes monstrueuses, la masse populaire indienne se range dans le camp des agriculteurs. Un large mouvement de grève en soutien à cette mobilisation rassemblant des ouvriers, salariés de banque nationale sur le point d’être privatisée, syndicats de chauffeurs routiers indiens, encourage le maintien de la lutte. Ce rassemblement des forces productives indiennes derrière les paysans est une réelle alliance de classe.

Le gouvernement de Narendra Modi et son parti fascisant mènent à marche forcée la libéralisation de l’Inde détruisant toutes les conquêtes sociales. Le capital attaque partout et de la même façon les travailleuses et les travailleurs pour les maintenir en position d’exploitation et assurer le profit maximum et croissant aux monopoles capitalistes. Partout ce sont les syndicats de masses et de classe, organisations des travailleurs, qui mènent le combat contre les monopoles de façon utile. En tant que communistes, nous affirmons notre totale solidarité internationaliste envers les travailleuses et les travailleurs indiens en lutte.

Franz


Pour avoir une compréhension plus large de ce mouvement nous vous conseillons deux chroniques de la chaîne Youtube « Oui, d’accord » sur le sujet : https://www.youtube.com/watch?v=ml2RF9gxhnQ et https://www.youtube.com/watch?v=zrJQpGr8HN4 .