Un argument souvent répété pour essayer de prouver que le communisme ne peut fonctionner est le suivant : le communisme est contraire à la nature humaine. Étant si répandu, cet argument mérite une réponse.
“Le communisme est contraire à la nature humaine”. Qu’est-ce que cela implique ? Qu’il existe une nature humaine. Quelle serait cette nature humaine ? Puisque le communisme est fondé, pour faire très court, sur la propriété collective des moyens de production, le partage des richesses, l’association et la coopération, alors l’humain serait naturellement exploiteur, avare, individualiste et compétiteur.
Une fois légèrement décortiqué, cet argument peut être facilement démonté.
Cet argument implique en effet que l’humain aurait des traits de caractère et de personnalité qui lui seraient propres et qui seraient communs à tous les humains. Étant “naturels”, ces traits seraient donc innés, voire biologiques. Pourtant, le seul “trait de personnalité” inné et commun à tous les humains, dont l’existence est indéniable et prouvée scientifiquement, c’est celui de la survie : tous les humains cherchent naturellement à survivre, parfois par tous les moyens possibles ; c’est ce que l’on appelle communément “l’instinct de survie”. Au-delà de cela, rien ne prouve concrètement qu’il existe des traits de personnalité innés, naturels, et communs à tous les humains.
Cela s’explique simplement : les traits de caractère, les traits de personnalité d’une personne, sont largement définis à partir de l’environnement dans lequel elle évolue et doit survivre. C’est en évoluant dans son milieu, au contact de la nature il y a très longtemps, au contact de la société depuis relativement peu de temps, qu’elle acquiert, parfois consciemment, souvent inconsciemment, les traits de caractère et de personnalité qui lui permettent de vivre et survivre dans ce milieu. Aux côtés de cela, l’éducation et la culture jouent également un rôle dans la détermination des traits d’une personne, faisant partie de son environnement et pouvant alors influencer voire modeler sa façon d’être, de penser et d’agir.
Ainsi, en sous-entendant que l’humain serait naturellement exploiteur, avare, individualiste et compétiteur, l’argument en question ne fait en réalité qu’admettre et rappeler que la société capitaliste est fondée sur l’exploitation, l’avarice, l’individualisme et la compétition, puis par un procédé mystique absolutise ces traits en en faisant ceux de toute l’humanité passée, présente et future. Il admet également qu’en société communiste règnent l’association, la coopération, la solidarité, etc., qui sont finalement des traits vers lesquels l’humain sera naturellement attiré s’il doit y vivre et y survivre.
Rox