À l’approche de l’élections présidentielle de 2022, de nombreuses affaires de corruption, de détournements de fonds et de conflits d’intérêts viennent entacher la campagne de plusieurs candidats : détention d’actions d’Alstom occultée par Valérie Pécresse, en commun avec son époux, avec montage d’une fiducie alors qu’elle était présidente de la région Île-de-France ; implication centrale de Macron dans le McKinsey gate ou encore le Rothschild gate ; soupçons d’emploi fictif en tant qu’assistant parlementaire pour Fabien Roussel ; détournement de fonds publics européens par le RN… Une question se pose légitimement alors : quelles sont les sources de toutes ces affaires ?
La porosité de la présidence de la République et du gouvernement avec les milieux patronaux et d’affaires est un élément organique du système politique actuel. C’est aussi le cas de tous les autres mandats politiques (députés, sénateurs, maires…) et de la haute fonction publique, dont une importante partie d’entre eux est embourbée dans une grande série d’affaires de corruption et de conflits d’intérêts (Penelopegate, l’Affaire Woerth-Bettencourt, l’Affaire Bygmalion…). Mais cette situation de l’appareil d’État et de son personnel n’est uniquement et complètement corrélé qu’avec celle du capitalisme. En effet, contrairement à la position de la social-démocratie (LFI et PCF, notamment) sur la question de l’État qu’elle considère comme une composante politico-sociale au-dessus de la société, ce dernier est l’appareil de domination de la bourgeoisie des monopoles sur le peuple travailleur et servant strictement ses intérêts dans l’arène de la compétition mondiale entre impérialismes.
De plus, depuis la proclamation de la Vème République, la France est gouvernée par une seule personne, choisie providentiellement par le peuple, irresponsable et sans aucun compte à rendre selon la Constitution de 1958. Ainsi, la Vème République se caractérise par une concentration des grandes décisions politiques et orientations dans les seules mains du président. Les risques de dérives autoritaire et liberticide, voire fascisante, sont ainsi facilités. Le président de la République est alors la pièce maîtresse pour la définition, l’adoption puis l’application de la politique voulue par la bourgeoisie monopoliste, pour faire marcher son appareil d’État et placer ses pions dans le cadre de la compétition interimpérialiste.
Il ne faut aussi ni occulter ni oublier que les bases de la Vème République ont été progressivement posées par la IIIème et la IVème. Historiquement, l’appareil d’État a toujours servi d’instrument de domination au profit de la classe dominante d’une société donnée ; la Vème République, comme la IIIème ou la IVème, ne fait pas exception à la règle.
Face à l’augmentation des prix des biens de première nécessité, à une incertitude professionnelle toujours plus forte, l’intensification de la casse de la sécurité sociale et du système de retraites, ainsi qu’à celle du flicage des chômeurs et des précaires, les travailleurs et les jeunes n’ont rien à attendre de ce système politique. Seule la lutte paye et permettra d’arracher des conquêtes sociales et démocratiques des mains de la classe dominante, pour finalement abattre le capitalisme et son appareil d’État. Fidèle aux principes révolutionnaires de la solidarité de classe, l’Union de la Jeunesse Communiste (UJC) apporte son soutien fraternel à toutes ces luttes, et appelle à la constitution d’un vaste front de classe pour engager un rapport de forces pour le renversement révolutionnaire du capitalisme et l’édification du socialisme-communisme par les travailleurs eux-mêmes.
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