Attaque de Gaza contre Israël : quel contexte ? Déclaration du PCRF et de l’UJC sur l’offensive du Hamas et la riposte d’Israël

Article du PCRF à retrouver également au lien suivant : https://pcrf-ic.fr/Attaque-de-Gaza-contre-Israel-quel

À la suite de l’attaque menée, à partir du 7 octobre 2023, depuis la Bande de Gaza contre des territoires israéliens, par des groupes armés palestiniens, de nombreux États et médias à leur botte n’ont pas tardé à condamner les atrocités commises par les combattants du Hamas. Mais cette condamnation s’est une fois de plus accompagnée de la seule désignation d’Israël comme victime d’agresseurs terroristes, occultant presque systématiquement le contexte subi par le peuple palestinien, et en particulier par les Gazaouis.

En effet, ce que ne disent pas les défenseurs de la sacro-sainte « sécurité d’Israël », c’est que cette attaque est le résultat de la politique barbare menée par les autorités israéliennes depuis des décennies. Qui a créé la base sociale même du succès des fondamentalistes islamistes du Hamas ? C’est Israël, qui n’a jamais arrêté de poursuivre sa politique d’apartheid, de promouvoir les idées du sionisme et de la supériorité nationale du « peuple juif », d’occuper les territoires de la Palestine et de créer de véritables réserves pour la population arabe, de mener des raids punitifs, de maintenir un blocus inhumain contre Gaza depuis plus de 17 ans, tout cela tournant le dos au droit international et aux multiples résolutions de l’ONU condamnant l’État d’Israël (pas moins de 230 depuis 1948 !), sans jamais aboutir à la moindre sanction.

Ces derniers temps, les agressions et exactions de l’armée israélienne et des colons contre les habitants de Cisjordanie sont quotidiennes, et elles ont causé la mort de 237 personnes (soit une par jour) dont 50 mineurs dans la population palestinienne depuis le début de l’année. À Gaza, depuis le 13 septembre, des manifestations pacifiques près de la limite orientale de la Bande de Gaza ont fait au moins 6 morts et 50 blessés dont deux journalistes palestiniens.

En combattant l’Organisation de Libération de la Palestine, qui mettait en avant les idées d’État binational laïc et bénéficiait du soutien de l’URSS, les services de renseignement israéliens eux-mêmes ont nourri le Hamas islamiste, qui est désormais devenu un casse-tête pour Israël. Tout est attribué aux machinations de l’Iran et à d’autres voisins qui soutiennent les fondamentalistes et les fanatiques, mais ce n’est qu’une partie du problème et non son essence.

Tout cela ne justifie pas les meurtres de civils ni les atrocités commises. Mais cela montre que les travailleurs palestiniens et israéliens souffrent de crimes systémiques et répétés, dont les premiers responsables étaient et sont toujours les autorités israéliennes avant tout. Les attaques du Hamas serviront désormais de prétexte pour une nouvelle répression sanguinaire contre les Palestiniens par l’État sioniste dirigé par des nationalistes d’extrême droite qui n’ont rien à envier aux différents terroristes en terme de fondamentalisme. L’État d’Israël exerce lui-même une politique de terreur, et mène aujourd’hui des agressions aussi bien contre la Palestine que contre le Liban et la Syrie, sans que des sanctions lui soient appliquées par la « communauté internationale ».

Le conflit israélo-palestinien paraît sans issue aujourd’hui, tant il est lié également à l’exacerbation des contradictions inter-impérialistes. Par conséquent, la lutte du peuple palestinien est une lutte anti-impérialiste et de classe, et la solidarité avec la Palestine est étroitement liée à la lutte des classes partout dans le monde.

Ce qui est possible de faire aujourd’hui, c’est de lier la question de la Palestine aux luttes des travailleurs de chaque pays à travers la solidarité internationaliste, en exigeant du gouvernement français qu’il cesse son soutien inconditionnel à l’État colonial israélien, en reconnaissant le droit du peuple palestinien à la sécurité et à la paix sur sa terre et dans son État de Palestine, avec Al Qods pour capitale.