Communiqué : Racisme, discrimination, fascisation : non à la loi immigration !

Ce mardi 19 décembre, le projet de loi immigration porté depuis un mois par le gouvernement bourgeois fut finalement adopté. Marqué par l’alliance entre Renaissance et l’extrême-droite, ce vote marque un nouveau bond dans nos luttes.

Cette alliance et ce projet de loi s’inscrivent en effet dans la crise aggravée du capitalisme et des contre-coups de cette crise sur un État français faisant tout pour maintenir le niveau de ses monopoles dans une concurrence de plus en plus acharnée. Dans ce contexte, il lui faut pressuriser la force de travail de l’ensemble des travailleurs et travailleuses sur son sol, ce qui a entre autres mené à la récente contre-réforme des retraites et, désormais, à cette nouvelle loi immigration.

Faisant toujours partie des premières victimes de l’exploitation capitaliste, les travailleurs et travailleuses immigrés voient dans cette loi certains de leurs droits être supprimés ou limités et la discrimination à leur égard accrue. S’inspirant ouvertement des propositions de l’extrême-droite afin d’obtenir les votes du RN, cette loi vient ainsi d’autant plus réduire les travailleurs et travailleuses immigrés à une simple force de travail déshumanisée tout en renforçant l’antagonisme artificiel entre travailleurs et travailleuses immigrés et non immigrés.

Prenons quelques exemples des plus significatifs : l’un d’eux est la possibilité d’un titre de séjour provisoire accordé aux travailleurs et travailleuses irréguliers si ceux-ci ont la capacité de fournir huit mois de fiche de paye. Cette mesure, présentée comme humaniste et favorisant l’intégration, donne au contraire de nouvelles armes juridiques au patronat, fonctionnant ici par le chantage : le travailleur ou la travailleuse doit se plier sans sourciller au patron sous peine de ne pas se voir accordé de titre de séjour que seul celui-ci pourra délivrer.

En outre le titre de séjour n’équivaut aucunement à une pleine régularisation, le regroupement familial restant par exemple impossible, ne se limitant qu’à un droit à ne pas être expulsé. Cet article est typique du projet de loi : donner une forme juridique stable à des moyens de lutte du patronat contre les travailleurs et travailleuses déjà effectifs : pressions, chantages, et exploitation forcenée.

Cette nouvelle loi immigration vise aussi directement la jeunesse, par exemple par l’instauration d’une “caution de retour” pour les étudiants et étudiantes venant faire leurs études en France. Instaurant une barrière administrative et financière à l’accès aux études en France, cette mesure, bien que dénoncée par Macron, va en réalité dans la lignée du plan “Bienvenue en France” instauré par ce dernier en 2019, qui a augmenté les frais d’inscription à plusieurs milliers d’euros par an pour les étudiants et étudiantes hors UE. L’objectif est clair : trier les étudiants et étudiantes non français pour privilégier les plus riches d’entre eux.

Le remplacement de l’aide médicale d’État en aide médicale d’urgence est tout aussi criant : non seulement l’État fait la preuve de son désintérêt total pour nos besoins essentiels – ici la santé – mais la nouvelle aide ne couvre qu’un cas extrêmement restreint de remboursements pour les travailleurs et travailleuses sans-papiers. L’État français nous démontre ainsi qu’il ne perçoit les travailleurs et travailleuses immigrés que comme de la force de travail, aucun autre besoin ne rentrant en ligne de compte pour la bourgeoisie tant qu’ils peuvent tenir debout, travailler et enfanter.

On notera enfin, entre beaucoup d’autres exemples, la facilité avec laquelle les expulsions pourront être perpétrées : généralisation d’un juge unique et possibilité inédite d’expulsion de jeunes arrivés en France à moins de 13 ans, par exemple.

Quand le regroupement familial ou l’aide médicale d’État furent acquis, ce ne fut ni par humanisme ni par volonté d’intégration nationale, mais cela revenait dans l’intérêt de l’État à un moment où les monopoles français eurent besoin d’une armée de réserve massive. Or cela devient désormais un problème sous la pression des luttes et des crises, menant au contexte de fascisation actuelle. Ici, l’appareil juridique et répressif de l’État français se dote d’outils divers mâtinés de mesures d‘exceptions, s’organisant autour d’un bloc de classe des partis bourgeois, d’une petite bourgeoisie des métiers dits « sous tension », et des grands monopoles passant à l’offensive.

N’oublions pas enfin que les offensives menées contre les travailleurs et travailleuses immigrés sont toujours une offensive contre l’ensemble des travailleurs, des travailleuses et des secteurs populaires. Ces offensives sont en effet toujours l’expression d’un capitalisme en crise qui utilise les travailleurs et travailleuses immigrés comme boucs-émissaires en les désignant comme coupables de la crise, s’attaquant à leurs droits les plus fondamentaux et opposant les travailleurs et travailleuses entre eux selon leurs origines.

Or, non seulement les attaques sur les droits des travailleurs et travailleuses immigrés sont toujours les prémices de nouvelles attaques généralisées sur les droits de l’ensemble des travailleurs et travailleuses, mais culpabiliser les premiers et les opposer aux travailleurs et travailleuses non immigrés permet toujours de nous détourner des véritables responsables de la crise : le patronat et l’ensemble des classes exploiteuses.

Contre cette nouvelle loi immigration et la fascisation de l’État français, il nous revient de répondre par une riposte unie et organisée. Classe contre classe, contre le racisme et pour nos droits : non à la loi immigration, tous dans la rue pour son retrait !

Une réflexion au sujet de « Communiqué : Racisme, discrimination, fascisation : non à la loi immigration ! »

Les commentaires sont fermés.