Le 8ème Congrès du Parti Communiste de Cuba

En avril dernier s’est tenu le VIIIème congrès du Parti Communiste de Cuba (PCC). Au cours de cet événement historiquement important, la presse bourgeoise en France n’a cessé de rédiger sur la fin des « six décennies de règne de la fratrie Castro » en citant le Monde. Elle a fait de même sur « les Cubains » qui sont « résignés », qui « n’attendent rien du 8e congrès du Parti communiste » et qui « survivent », pour citer RFI. Cette même presse bourgeoise se fait également le relai d’une « tension sociale inédite […] avec des manifestations d’artistes, des protestations de dissidents et des mobilisations d’autres secteurs de la société civile » selon le Monde, en référence notamment au mouvement San Isidro. Cependant, au-delà de cette propagande franchement réactionnaire et mensongère, la réalité du régime socialiste dans la perle des Caraïbes y est très différente de ce qui nous est vendu.

Cuba s’est doté d’un système politique dans lequel le pouvoir est directement exercé par les travailleuses et les travailleurs. Chaque élu rend périodiquement des comptes sur son travail auprès des citoyens et ces derniers peuvent à tout moment le révoquer. C’est le principe de mandat impératif qui n’existe pas en France, malgré son étiquette proclamée de « pays démocratique ». Ce dispositif se retrouve à Cuba au niveau des institutions locales et au niveau national avec l’Assemblée nationale du pouvoir populaire. De plus, l’organe suprême de l’État est l’Assemblée nationale du pouvoir populaire qui détient le pouvoir législatif ainsi que le pouvoir constituant, le conseil d’État et le conseil des ministres lui rendent des comptes. Le peuple cubain contrôle donc clairement la politique de leur État tant au niveau local que national. Outre les libertés fondamentales, les citoyens cubains disposent du droit au libre-développement de leurs personnalités (article 44), à l’accès aux sports (article 85), à la promotion de la culture et de l’art (article 90) ainsi qu’à la pleine égalité homme-femme (article 45). Dans cette « dictature totalitaire » que serait Cuba, les citoyens ont plus de droits et de pouvoirs que dans nos « démocraties ».

Le régime socialiste de Cuba est en pointe dans les domaines de la santé, la pharmacie et la biotechnologie. Le système de santé à Cuba est l’un des plus performants au monde. Chaque année, l’île socialiste consacre 11% de son PIB à la santé, se plaçant parmi les premiers pays au monde à investir le plus dans ce domaine. Cuba bénéficie également d’une moyenne de 8,42 médecins pour 1000 habitants, se plaçant alors au premier rang mondial (source : Banque Mondiale, cf. graphique ci-dessous). Les soins médicaux ainsi que la formation médicale sont gratuits et d’excellente qualité pour tous. Cuba se sert également de sa médecine comme une arme de solidarité internationaliste en envoyant du personnel médical à l’étranger. En 2016, il y avait 50 000 médecins cubains présents dans 62 pays. Le pays accueille aussi des patients et étudiants étrangers et est un poids lourd des biotechnologies et de la pharmacie. Cuba est à l’origine de nombreuses innovations dans les biotechnologies pour lutter contre le cancer, comme par exemple le nimotuzumab. En 2013, Cuba détenait environ 1200 brevets internationaux et commercialisait des produits pharmaceutiques et des vaccins dans plus de 50 pays, générant plusieurs centaines de millions de dollars de recettes par an. Le pays a d’ailleurs été salué par l’OMS dans sa lutte contre la Covid-19, notamment du fait qu’il a envoyé des brigades médicales dans le monde pour aider les pays en difficulté.

À ce stade, le tissu réactionnaire et calomnieux de la bourgeoisie monopoliste sur la réalité du socialisme à Cuba ne tient plus du tout. Contrairement aux discours officiels bourgeois, la jeunesse cubaine reste unanimement très attachée à la Révolution de 1959 ainsi qu’à ses grandes conquêtes et entend continuer la glorieuse voie tracée 66 ans plus tôt par le Mouvement du 26 juillet. Cuba démontre encore une fois la supériorité du socialisme sur le capitalisme. La passation de Raul Castro à Miguel Diaz-Canel est révélatrice de la passation de pouvoir entre la vieille garde qui a fait la Révolution, initié la construction du socialisme et les a défendus dans les moments les plus difficiles, et une jeune garde dont la tâche revient désormais à consolider et à continuer la construction du socialisme.

Vicken