Décrit comme une terrible « dictature communiste », Cuba a plus d’une leçon à nous enseigner en terme de solidarité entre les peuples. Et cela même lorsque le pays connaît de nouvelles difficultés économiques et politiques.
Dans un contexte de renversement de l’Union Soviétique, Fidel Castro décide en 1990 d’accueillir des jeunes victimes de l’accident nucléaire de Tchernobyl de 1986. Les premiers jeunes arrivent dès le mois de mars 1990 et pendant plus d’une vingtaine d’années, Cuba accueille plus de vingt trois mille jeunes victimes ukrainiennes dans des centres de réhabilitation de Tarara, à l’Est de la Havane. Le traitement médical est gratuit.
Lorsque l’on remonte dans l’histoire, ces centres de réhabilitation ont été autrefois des maisons que la bourgeoisie cubaine a abandonnées lors de la Révolution cubaine de 1959. Jusque dans les années 1980 ces maisons ont servi aux enfants cubains pour passer leurs vacances. Elles se situent près des belles Playas de este (« Plages de l’Est ») et permirent aux jeunes cubains de venir se détendre et poursuivre leurs études avec des infrastructures adaptées pour l’enseignement scolaire. Les infrastructures furent alors réaffectées pour accueillir les victimes de Tchernobyl dans les années 1990.
Pour faire face aux maladies provoquées par les radiations, Cuba conçoit un système nommé Summa (Système ultra-micro-analytique) qui permet de prévenir lors de la grossesse ou de l’accouchement une maladie qui provoque un profond retard mental si elle n’est pas traitée pendant les sept premières années de la vie de l’enfant. C’est un système entièrement cubain et qui s’est ensuite exporté en Russie et au Brésil.
Ce programme d’accueil et de soin des jeunes victimes de l’accident nucléaire de Tchernobyl fut onéreux pour l’État cubain. Néanmoins Cuba a réussi à fournir son aide puisque le pays dispose d’infrastructures et de programmes adaptés, alors qu’il subit un blocus criminel depuis 1960. Son avancée dans le domaine médical est nettement reconnu partout dans le monde et des formations en médecine sont proposées, notamment au Venezuela. Cela place Cuba parmi les premiers pays les plus développés dans le domaine médical et pédiatrique. L’abolition du capitalisme et l’adoption du socialisme ont permis au pays de se développer sur la base de la satisfaction des besoins des individus, en prenant en compte les freins imposés non par la logique du profit mais par le blocus criminel des États-Unis, encore en vigueur aujourd’hui et probablement renforcé avec l’administration Trump.
Après la disparition de son allié soviétique, Cuba n’a pas arrêté d’aider le peuple ukrainien en continuant d’accueillir de jeunes victimes de l’accident nucléaire. Tout ceci même lorsque la bourgeoisie ukrainienne, qui a repris le contrôle de son pays après le renversement du socialisme, vote conjointement avec les États-Unis des sanctions contre Cuba à l’ONU, pour des supposées atteintes aux droits de l’homme.
C’est ainsi que Cuba fit preuve d’une solidarité internationaliste envers les peuples, l’internationalisme étant un pilier du socialisme. Où sont passés les pays « démocratiques » tels les États-Unis ou la France qui font payer les soins aux travailleurs et aux jeunes ? Où sont ces pays « démocratiques » qui, au nom de la démocratie et la liberté provoquent la misère et des guerres impérialistes dans le monde ?
Cuba, une dictature.. mais pour qui ? La bourgeoisie s’effraie à l’idée qu’une « dictature communiste » puisse aider les peuples, puisse fournir un exemple pour les droits des travailleurs, à savoir la santé et l’éducation gratuites, et disposer des meilleurs médecins au monde (des patrons américains vont à Cuba se faire soigner). Elle s’en effraie tellement que les abstractions de « dictature » et de « démocratie » deviennent ses seuls arguments contre les communistes. Alors, Cuba, une dictature.. mais pour qui ?