Via son idéologie, la bourgeoisie diffuse l’idée que la crise environnementale est une affaire individuelle, que chacun.e doit changer ses habitudes de vie et de consommation. Ce serait l’homme qui serait la cause de cette crise, et certains réactionnaires s’emparent de cette conception pour justifier leur volonté de retour à une société sans industrie, « en accord avec la Nature ». Nous, communistes, pensons qu’il s’agit d’un problème lié à la question du régime économique et social en place. Aujourd’hui le capitalisme exploite sans limite les ressources naturelles dans le seul intérêt des profits et l’enrichissement d’une minorité, tandis que la majorité subit l’empoisonnement de l’air et les autres dégâts environnementaux, ainsi que l’exploitation capitaliste, la précarité, le chômage, la pauvreté. Tout ceci est irrationnel : nous pensons que nous devons diriger l’économie dans le sens de la satisfaction des besoins des individus et par ce biais leur donner un environnement mieux respecté et viable.
Ci-dessous deux passages du livre de Michael Parenti, Le mythe des jumeaux totalitaires : fascisme méthodique et renversement du communisme, aux éditions Delga, p.175 & p.181
En insistant perpétuellement sur l’exploitation et l’expansion, et son indifférence aux coûts environnementaux, le capitalisme apparaît déterminé à rester en dehors de la nature. L’essence du capitalisme, sa raison d’être, est de convertir la nature en marchandises et les marchandises en capital, en transformant la terre vivante en richesse inanimée. Ce processus d’accumulation de capital fait des ravages sur le système écologique mondiale. Il traite les ressources vitales de la planète (terre arable, nappes phréatiques, milieux humides, forêts, zones de pêche, fonds marins, rivières, qualité de l’air) comme quantité négligeable, comme réservoir illimité à consommer ou polluer à volonté. Par conséquent, les systèmes qui sont à la base de toute l’écosphère – la fine pellicule d’air, d’eau, et la strate superficielle du sol – sont en danger, menacés par la réchauffement climatique, l’érosion massive et le trou de la couche d’ozone.
[…] La lutte pour la question environnementale s’intègre à la lutte des classes, fait qui semble avoir échappé à bon nombre d’écologistes. L’apocalypse écologique imminente est un acte de classe. Elle a été engendrée par et dans les intérêts d’une minorité [les monopoles, les bourgeois et leurs lobbyistes], aux dépens de la majorité [les travailleuses et travailleurs, la jeunesse]. Le problème c’est que, cette fois, cet acte de classe pourrait nous emporter tous, une bonne fois pour toutes.