La valeur d’usage et la valeur d’échange sont des notions fondamentales de l’économie politique classique et de l’économie marxiste. Ce sont des notions en réalité très anciennes, qui ont fait leurs premiers pas avec Aristote, avant d’être développées par, principalement, les économistes bourgeois Adam Smith et David Ricardo, puis reprises par Marx.
La valeur d’usage
En quelques mots, la valeur d’usage représente l’utilité de l’objet : c’est la valeur de l’objet en ce qu’il se rapporte à des besoins ou désirs humains et permet de les satisfaire.
Prenons l’exemple du blé. Le blé se réfère au besoin de s’alimenter, et permet de le satisfaire en ce qu’il est consommé comme nourriture ; c’est sa valeur d’usage.
Ainsi la valeur d’usage n’est pas affectée par les lois de l’économie : peu importe l’offre ou la demande, peu importe la quantité de travail contenue dans une tonne de blé, peu importe l’époque, le blé reste du blé, son côté matériel, substantiel reste le même ; il se rapporte au besoin de s’alimenter de la même manière et le satisfait de la même manière.
La valeur d’échange
De l’autre côté, la valeur d’échange place l’objet par rapport aux autres dans une relation d’échange. Elle représente les objets contre lesquels l’objet en question s’échange, en les comparant à un “équivalent universel” (dans les sociétés modernes, cet équivalent universel est la monnaie).
Ainsi, contrairement à la valeur d’usage, la valeur d’échange est soumise aux lois de l’économie : la valeur d’échange d’un objet peut être modifiée en fonction de la quantité de travail qu’il contient ou de son offre et sa demande.
La relation entre valeur d’usage et valeur d’échange
La valeur d’usage porte la valeur d’échange : c’est parce que l’objet possède une valeur d’usage qu’il intéresse des consommateurs, qu’il peut s’échanger, et qu’il possède alors une valeur d’échange. Cependant, même si la valeur d’usage porte la valeur d’échange, la valeur d’usage ne définit pas la valeur d’échange.
En retour, la valeur d’échange transforme la valeur d’usage en marchandise dans la mesure où le possesseur de l’objet s’y rapporte comme valeur d’échange, se plaçant en position de marchand.
Ainsi lorsqu’un individu perçoit un objet comme valeur d’échange, il se place en relation de marchand, et lorsqu’un individu le perçoit comme valeur d’usage, il se place en relation de consommateur. De là peut se déduire que valeur d’usage et valeur d’échange, même s’ils sont réunis dans l’objet, sont toujours dissociés d’un point de vue subjectif : une même personne ne peut percevoir l’objet que comme valeur d’usage ou valeur d’échange, dans la mesure où un même individu ne peut être à la fois et dans le même temps consommateur et marchand d’un même objet.
Rox