La République française se targue depuis longtemps d’être une République indivisible voire universelle. Une République où tous les citoyens sont égaux, une République qui ne voit pas les différences, où tous les individus sont traités de la même manière peu importe leur classe ou leur race sociales, leur origine, leur genre, etc.
D’aucuns savent que ces déclarations ne sont que des paroles en l’air, une fausse image que se donne le “pays des droits de l’Homme”. Symptômatiques de cette hypocrisie séculaire de l’État français sont sûrement les interventions de police dans les trains de la ligne Nice-Menton.
Pour remettre les faits dans leur contexte, la frontière franco-italienne des Alpes-Maritimes est un point critique de l’immigration “clandestine”, où de nombreux migrants venant du Maghreb et de l’Afrique subsaharienne, arrivés en Italie, passent en France.
Naturellement, l’État des droits de l’Homme, par ailleurs l’un des champions du pillage de l’Afrique, ne veut pas de ces individus fuyant le chaos, la pauvreté endémique et la surexploitation qu’il a lui-même causés.
Ainsi s’opère dans cette zone ce qui pourrait être qualifié d’une véritable chasse aux immigrés, et c’est ici que l’hypocrisie de la République indivisible est flagrante.
Tous les jours, plusieurs fois par jour, les trains de la ligne Nice-Menton sont arrêtés. Le motif ? Des contrôles d’identité. Tous les passagers sont alors invités à préparer leurs papiers afin que ces contrôles se déroulent le plus vite et le plus simplement possible. Mais bien sûr, ce ne sont pas tous les passagers qui sont contrôlés, car la police de la République qui ne voit ni les couleurs ni les différences ne contrôle que certains types d’individus : ceux qui ont une certaine couleur de peau, un certain faciès, et qui semblent appartenir aux couches populaires. Tous les passagers à la peau blanche ou qui semblent aisés n’ont pas à craindre d’être contrôlés, car ils ne le sont jamais. En revanche, si vos caractéristiques physiques vous identifient comme d' »un noir » ou d' »un arabe » par la police, et qu’en plus vous semblez appartenir aux couches populaires, sortez rapidement vos papiers : les policiers risquent bien de vous arrêter, de vous contrôler et de vous interroger, et ils n’auront sûrement pas de patience avec vous.
La police en traque. Photo par l’autrice, prise dans un train de la ligne Nice-Menton.
Arrêter les trains quitte à mettre des centaines de travailleurs et travailleuses en retard de plusieurs dizaines de minutes afin d’effectuer des contrôles au faciès dans le cadre d’une chasse aux immigrés, voilà la réalité de la République fraternelle.
Mais l’immigré n’est un ennemi que pour l’État français et les capitalistes. Le peuple travailleur a beaucoup plus à craindre de ces derniers, champions de l’exploitation et de la répression, qui n’hésitent pas à recourir aux pires méthodes lorsqu’ils l’estiment nécessaire, que du premier qui fuit le chaos causé dans son pays par ce même État français et ces mêmes capitalistes.
Rox