Le chômage chez les jeunes… en baisse ?

Au cours de son allocution du 09 novembre 2021, Emmanuel Macron, dans l’optique de convaincre ses potentiels électeurs de 2022 de l’efficacité de son quinquennat, s’est félicité de voir le taux de chômage atteindre un taux historiquement bas. Ce dernier serait le plus bas depuis 1975 et ce en dépit de la crise liée à la pandémie de Covid-19.

Le chômage a pourtant sévi ces deux dernières années. Concernant la baisse du taux de chômage toutes catégories confondues observée au cours de l’année 2020 par l’Insee, cette dernière précise qu’il s’agit notamment de l’effet des restrictions d’activités et des confinements de cette même année qui donne ce résultat « en trompe l’oeil ». C’est en fait surtout la baisse des recherches d’emploi recensées à cette période qui contribue à faire chuter ce taux.

La catégorie des 15-24 ans, déjà la plus touchée par le chômage avant la crise liée à la pandémie de Covid 19, a vu son taux de chômage augmenter durant cette période. Des sources aussi diverses que l’ONU (rapportant les propos de l’OIT) et les journaux locaux (Sud-Ouest) avancent que c’est désormais un jeune sur six qui est concerné par cette question. Mais l’augmentation du nombre de jeunes en recherche d’emploi n’a pas été la seule conséquence de la gestion nationale de la pandémie. Parmi les jeunes qui ont un emploi, nombre d’entre eux ont vu leur temps de travail chuter drastiquement (jusqu’à 25 % pour certains d’entre eux), entraînant évidemment une perte de revenus et une nette précarisation. Ceci alors que la plupart des emplois jeunes sont déjà précaires, particulièrement chez les étudiants qui doivent combiner petits boulots et études.

Ces éléments montrent que contrairement à ce qu’avance Emmanuel Macron, la gestion de la pandémie n’a pas permis de préserver la jeunesse de ses conséquences. Bien au contraire, il s’agit de la tranche d’âge la plus largement touchée en terme de perspectives d’avenir et de conditions de vie. La chute des aides sociales ces dernières années, la disparition en juillet 2021 des repas à 1€ pour les étudiants, la hausse des prix de l’énergie aux portes de l’hiver et des produits de première nécessité, entraînent les jeunes des milieux populaires dans une précarité accrue. La nette hausse de la fréquentation des Resto du Cœur et du Secours Populaire par les jeunes pour la distribution de nourriture (à Tarbes par exemple) en est un exemple actuel.

L’incapacité des pays capitalistes à gérer les situations de crise se répercute sur les catégories sociales les plus vulnérables. Même en temps de crise, l’État bourgeois ne peut renoncer à la conservation des intérêts des monopoles capitalistes. La croissance systématique du capital monopoliste est prioritaire sur les intérêts de la société dans son ensemble, qui a fondamentalement besoin d’une jeunesse formée, en bonne santé, épanouie et intégrée. Cet engagement auprès de la jeunesse est impensable sous un régime capitaliste, dont l’obsession de la rentabilité et du court terme ferme l’horizon à tout progrès social, réel et durable.

Nevine