Le 26 janvier 2022 paraissait un livre intitulé « Les Fossoyeurs » écrit par Victor Castanet à la suite d’une longue enquête mené sur le groupe Orpéa. Ce groupe privé français fondé en 1989 est une société anonyme dont l’activité est centrée sur le soin à la personne, à travers la tenue de nombreux établissements tels que des maisons de retraite et des cliniques de soins. Le contenu de ce livre constitue une énorme allégation de maltraitances graves sur les patients des établissements concernés et met en cause leur gestion économique.
Si ces révélations ont suscité une forte émotion parmi les familles des résidents mais également dans l’opinion publique, ce n’est pourtant pas la première fois qu’Orpéa se retrouve visé par de telles accusations. Depuis 2012, le groupe fait régulièrement l’objet d’accusations diverses. Accusé par la CGT d’espionnage de salariés par le biais d’une infiltration du syndicat, se sont surtout multipliées les allégations de maltraitance envers les patients. Systématiquement dans les nombreuses affaires de maltraitance ressort la même cause : le manque chronique de personnel (en raison de nombreux licenciements mais également des démissions) empêche la prise en charge satisfaisante des patients. D’ailleurs, le personnel n’est pas en reste. Les conditions de travail des salariés au sein du groupe ont régulièrement fait l’objet d’enquêtes, certains salariés allant jusqu’à affirmer être victime de harcèlement moral.
Les mauvais traitements infligés aux résidents des établissements du groupe mais également à leurs salariés sont tous issus de la gestion économique des établissements. Cette gestion est basée sur un objectif de rentabilité, favorisé par le recours à des formes d’établissements sous le régime du droit privé. Pour illustrer ce propos, soulignons qu’introduit en Bourse dès 2002, la marge de rentabilité du groupe est jugée si bonne que la famille Peugeot en est devenue actionnaire en 2006.
Dans un système capitaliste dont le but est nécessairement l’accroissement infini et sans limite du capital de la bourgeoisie, cette dernière a besoin d’engranger du profit sur le dos des travailleurs et des travailleuses. Le énième scandale d’Orpéa permet de mettre en lumière qu’elle n’hésite pas non plus à profiter des individus qui sont confiés (en raison de leur vulnérabilité) aux établissements qu’elle détient. Il n’y a alors de dignité ni dans le travail ni dans les conditions de vie. La protection des travailleurs mais également celle des aînés passe nécessairement par la fin du capitalisme et le passage révolutionnaire au socialisme, dans lequel l’objectif réel est bien la satisfaction des besoins des travailleurs et des personnes vulnérables.
Nevine