Ce 26 juillet à Niamey, au Niger, le président Mohamed Bazoum a été renversé par l’ancien chef de la garde présidentielle, Abdourahamane Tchiani, avec l’aide d’une partie de l’appareil militaire nigérien et d’un soutien actif d’une grande partie des masses nigériennes, en témoigne la manifestation de ce dimanche 30 juillet ayant rassemblé devant l’ambassade de France des milliers de manifestants.
Troisième coup d’État depuis 2020 au Sahel, on y retrouve toujours la même justification politique et la même raison d’un soutien populaire réel : l’échec absolu de l’État français, en première ligne militairement au Sahel. Le Mali, le Burkina Faso, furent les précédents pays désirant s’émanciper d’une présence militaire dont le rôle est devenu de plus en plus clair pour les secteurs populaires du Sahel : préserver les intérêts de l’impérialisme français au Sahel, plutôt que d’en finir avec le djihad.
C’est tout l’appareil des impérialistes des États d’Europe de l’Ouest qui s’est alors mis en branle afin de soutenir l’État français, subissant donc une troisième défaite de taille dans sa zone d’influence historique. La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest a effectivement fixé un ultimatum aux putschistes afin de remettre en place Mohamed Bazoum sous peine d’interrompre toute transaction commerciale, n’excluant pas la force. L’Allemagne, la France, l’Union européenne emboitant dès lors le pas pour stopper tout flux monétaire et exportation au Niger pour le moment, Emmanuel Macron ayant convoqué un conseil de défense exceptionnel. Pourquoi les travailleuses, travailleurs, et secteurs populaires vivant au sein de l’État français n’ont aucun intérêt à soutenir de telles mesures et pourquoi il est nécessaire de faire bloc contre elles ?
Sous le fard démocratique, la bourgeoisie française constitue dans les faits une puissance impérialiste agressive et rapace au Sahel. L’opération Barkhane, officiellement terminée, laisse place à une présence militaire se comptant en milliers d’hommes encore aujourd’hui, principalement au Tchad et au Niger, dans un cadre juridique inexistant. Encore en lutte actuellement pour récupérer une zone d’influence essentielle pour ses ressources minières telles que le bauxite, le cuivre, ou encore le zinc, rappelons que le Niger possède des ressources d’uranium extrêmement importantes que la France ne veut pas abandonner, particulièrement à l’heure des contradictions inter-impérialistes faisant rage au Sahel avec l’État russe.
La contre-réforme des retraites et la fascisation constante de l’appareil d’État français dans la métropole sont substantiellement liées à une situation internationale où la bourgeoisie française se montre de plus en plus agressive afin de défendre, renforcer, et étendre ses zones d’influences, en témoignent des monopoles comme Vivendi ou Total, bien connus des secteurs populaires de l’ensemble du Sahel pour leurs exportations d’infrastructures, leur pillage des ressources naturelles et les manipulations politiques en vue de s’accaparer des franges de la bourgeoisie nationale.
Parallèlement à une agressivité accrue à l’extérieur, il est nécessaire à l’État du capital d’accroitre l’exploitation et la répression à l’intérieur.
Il n’y a effectivement aucune muraille de Chine entre les luttes des travailleuses et travailleurs français pour leurs retraites, contre les violences policières, et la lutte des secteurs populaires nigériens pour leur droit à l’auto-détermination à tous les niveaux.
Le PCRF exige le retrait immédiat des troupes françaises du Niger et de l’ensemble du Sahel.
Plus un seul soldat français hors de France, fermeture de toutes les bases militaires françaises à l’étranger !
Voir également une version plus complète au lien suivant : https://www.pcrf-ic.fr/Niger-Communique-du-PCRF
Une réflexion au sujet de « Communiqué sur les développements actuels au Niger et leurs enjeux »
Les commentaires sont fermés.