L’affaire Rosenberg

Article paru dans le dernier numéro de notre journal La Relève (avril-juin 2023), à retrouver au lien suivant : https://www.unionjc.fr/2023/07/03/la-releve-avril-juin-2023/

Nous sommes le 19 juin 1954 dans la prison de Sing Sing aux USA. Il est 20h16 et les époux Rosenberg rendent leur dernier souffle. Il aura fallu 3 décharges à Julius et 5 à Ethel pour que leur calvaire se termine. Et qu’avec eux se termine « L’affaire Rosenberg » qui aura mobilisé les peuples du monde entier contre la barbarie de la bourgeoisie étasunienne.

C’est lors de l’été 1950 que ces deux militants communistes sont arrêtés et accusés de « conspiration en vue d’espionnage ». Le frère d’Ethel aurait avoué sous la contrainte qu’en 1944 le couple aurait organisé le vol du « secret atomique » pour les transmettre à l’URSS. Pourtant, le procès ne révélera aucune preuve, ce qui n’empêchera pas à Julius et Ethel d’être condamnés à mort. Et malgré 7 recours déposés et une mobilisation internationale massive en leur faveur, leur histoire se termina ce 19 juin 1954. Il s’agit là de la 1ère condamnation à mort de personnes soupçonnées d’espionnage en temps de paix aux États-Unis.

Nous ne chercherons pas ici à démontrer la culpabilité ou l’innocence d’Ethel et de Julius Rosenberg car cette question n’a de sens que dans la recherche manichéenne du bien ou du mal propre au capitalisme. Non, car quel qu’ait été leur rôle dans l’espionnage soviétique, la réalité, c’est que les autorités étasuniennes ne disposaient d’aucunes preuves et ont simplement condamné deux communistes à mort pour l’exemple, dans un contexte de répression anticommuniste.

Ces événements ont lieu en pleine guerre froide, la guerre de libération de Corée vient de s’achever (1950-1953) et l’URSS possède depuis peu la bombe atomique (1949). L’impérialisme est contesté par les peuples en lutte aux quatre coins du monde et globalement, le capitalisme recule partout. Les USA font alors face à la « peur rouge », dans un état répressif et structurellement anticommuniste. Un État qui se croyait intouchable, mais qui est rappelé à l’ordre par la lutte active des travailleurs sur son sol. Lutte que le maccarthysme cherchera à faire taire à tout prix. Julius et Ethel Rosenberg sont en réalité des victimes de la répression qui cherche à décapiter les syndicats et le Parti Communiste des États-Unis. L’oncle Sam organise sa « chasse aux sorcières » et laisse doucement s’effriter l’apparent vernis de la démocratie bourgeoise pour laisser paraître aux yeux de tous la véritable nature du capitalisme : un système autoritaire, injuste et inhumain qui écrase tous ceux et celles qui osent le remettre en question.

C’est bien la barbarie capitaliste qui s’est exprimée contre nos camarades Julius et Ethel Rosenberg, cette même barbarie qu’ils ont combattue toute leur vie et que nous continuons à combattre aujourd’hui.