Les conditions objectives de la situation internationale actuelle sont celles d’une crise aggravée de l’impérialisme.
Dégager des sommes pour la course des monopoles français au capitalisme vert et à la haute technologie est un objectif stratégique immédiat de la bourgeoisie française, en plus de renforcer le complexe militaro-industriel français. Déjà, des milliards d’aides de l’État bourgeois viennent d’être dégagés dans deux méga-usines françaises d’hydrogène et de batteries électriques, en plus de l’augmentation de 40 % de la nouvelle Loi de Programmation Militaire (413 milliards), sans oublier de nouveaux investissements dans les semi-conducteurs ou le solaire. La France est le pays européen qui reçoit le plus d’IDE (Investissements directs étrangers), le sommet Choose France de Macron à Versailles n’en étant qu’un moment intense, politique favorisée par le premier quinquennat qui a su renforcer l’exploitation salariale de la classe ouvrière ; et en même temps, la France est dans le top 5 (et même parfois le tiercé) mondial des capitalismes qui investissent à l’étranger ; c’est une caractéristique de notre capitalisme particulièrement rapace, à la recherche de main d’œuvre et d’environnement bon marché.
L’actualité forte de l’impérialisme français, c’est la contre-réforme des retraites.
Rappelons que Macron, en 2017 a été choisi, puis rechoisi (« président le mieux réélu de l’histoire ») en 2022 par les monopoles pour réaliser le tournant qui fera rattraper le relatif retard français dans l’exploitation salariale (et déjà comblé notamment grâce à la période Covid, avec de nouvelles possibilités d’accord sur l’organisation du travail dans l’entreprise), que la Sécurité Sociale et la retraite sont des verrous à faire sauter pour y parvenir. La contre-réforme des retraites est bien la politique de Macron pour financer la course des monopoles français au capitalisme vert et à la haute technologie.
Notre parti a écrit dès janvier que les formes de lutte seraient décisives pour remporter la victoire sur les retraites, que cela dépendrait de l’organisation de grèves et de blocages réels qui gênent dans la durée les profits des monopoles. Mais ce niveau de lutte n’a pas été atteint. Les centrales syndicales, prises ensemble ou séparément n’ont pas organisé, centralisé et planifié les grèves, les actions bloquantes, ni par professions ni par régions.
Le syndicalisme d’accompagnement domine les directions syndicales.
L’affrontement n’est pas à leur ordre du jour. Les sections syndicales ou camarades courageux ont été laissés à leur sort pour mobiliser, sans plan de bataille ni coordination de niveau départemental (et encore moins régional et national). Les aristocrates syndicaux locaux se sont pour l’essentiel concentrés sur l’organisation des manifestations contestataires, s’auto-satisfaisant du succès (bien réel celui-là) du nombre de manifestants, quand ils ne mirent pas des bâtons dans les roues de ceux qui voulaient élever ce rapport de force.
Pourquoi n’avons-nous pas encore gagné ?
Des bonzes syndicaux vous diront toujours que le nombre d’adhésions a battu des records, ou que les liens créés dans les luttes concrètes (AG, piquets, occupations, barrages…), comme les contacts noués, sont des victoires intemporelles, ce qui est vrai ! Mais la lutte n’avait pas cet objectif-là et les prolétaires vont travailler deux ans de plus, cela est réel.
Quelles sont donc les causes profondes de l’absence de stratégie d’affrontement et de ce nouvel échec ?
Les conditions objectives étaient bien réunies : crise sociale, crise politique, crise démocratique, mécontentement et colère majoritaires contre le projet sur les retraites et contre le gouvernement. Les conditions subjectives (la qualité des organisations, leur caractère de classe), très en retard, n’ont cependant pas pu être surmontées, y compris par le peuple en mouvement. La domination du réformisme (antirévolutionnaire) dans le mouvement ouvrier (PS, PCF, LFI, Verts, Trotkystes…) enveloppe entièrement le syndicalisme en tant qu’outil de lutte quotidienne du travail contre le capital.
L’intersyndicale a appelé en permanence aux solutions parlementaires, alors que l’histoire des luttes de classe prouve que c’est dans les luttes extra-parlementaires que les prolétaires peuvent gagner. Les déclarations de Martinez ou de Binet, en mars, sur l’appel à la responsabilité ou à la sagesse des membres du Conseil constitutionnel (!) « pour que le pays puisse re-tourner sereinement… » sont une expression de ce partenariat social institutionnalisé. Encore le 2 mai, l’appel de la CGT a donné en perspective deux moments importants pour la lutte : le RIP (Référendum) devant le Conseil constitutionnel en mai et la proposition de loi du groupe parlementaire LIOT du 8 juin… La CFDT fut, sans surprise, constante dans son travail de sape des luttes, en dénonçant par exemple ceux qui voudraient gêner la préparation et les JO 2024.
Pour un mouvement populaire et ouvrier fort, il doit donc être porté des coups à cette domination du réformisme politique, qui étouffe toute stratégie de lutte pour les intérêts de notre classe.
Pour porter ces coups au réformisme politique, l’existence d’un parti communiste révolutionnaire fort est déterminante.
Pour ouvrir le chemin de prochaines victoires, il faut renforcer le parti de la classe ouvrière et son avant-garde : le Parti Communiste.
Pour un mouvement populaire fort, il faut un Parti Communiste Révolutionnaire fort !