
Paris s’apprête à accueillir les tant convoités Jeux Olympiques (JO) 2024. Alors que la date de lancement se rapproche, les scandales et aberrations commencent à noircir cet événement qui, loin d’être festif ou même seulement sportif, ne peut cacher ses vénales ambitions économiques. Ces JO ne seront qu’un événement pour être profitable à la bourgeoisie au détriment une fois de plus de l’ensemble du peuple-travailleur et de sa jeunesse.
Le secteur du logement est l’un des plus désastreusement touchés par les changements drastiques, soi-disant imposés par la tenue de ces JO. À la mi-mars, l’exécutif a demandé aux préfets de presque toutes les régions de France de mettre en place des « sas d’accueil régionaux ». Des milliers de personnes sans abri d’Île-de-France y sont envoyées afin de disperser géographiquement la misère pour l’invisibiliser aux yeux du monde au lieu de la combattre. Personne ne croit aux promesses de ces « sas régionaux » prétendument temporaires, car ils ne proposent pas de solutions durables pour les personnes sans abri. Rappelons que lors du projet de Loi de Finances 2023, le gouvernement voulait supprimer 14.000 logements d’urgence, avant de reculer après une polémique. Tandis que la situation des personnes sans abri est de plus en plus inquiétante en Île-de-France, l’État français cherche à se déresponsabiliser par la dispersion précipitée dans les régions.
L’État français utilise le prétexte de l’été et d’une faible occupation des logements étudiants CROUS pour réquisitionner ces derniers pendant les JO. Or il s’avère qu’un grand nombre d’étudiants et d’étudiantes restent dans leur logement pour faire un travail saisonnier. De plus, les promesses de relogement ne sont pas satisfaisantes : derrière les réquisitions se cache le risque de ne pas retrouver leur logement à la rentrée, et qui serait donc de fait une expulsion.
L’organisation des JO et les chantiers du « Grand Paris » ont accéléré la gentrification des quartiers populaires. Le développement et la modernisation des transports en commun ont pour prétexte le désenclavement des quartiers et l’amélioration de leur accessibilité, mais ils contribuent à l’explosion des prix de l’immobilier pour les bénéfices de la bourgeoisie. Ce phénomène de gentrification pousse les familles des couches populaires à s’excentrer toujours plus en périphérie voire dans les régions, ce qui renforce leur précarité. C’est un véritable remplacement de populations en faveur des couches moyennes supérieures, avec un marché de l’immobilier qui interdit aux couches populaires l’accès à certains quartiers.
On voit donc comment la bourgeoisie se réapproprie les quartiers populaires de l’Île-de-France et plus généralement des grandes villes françaises. Des milliards de profits seront réalisés pour les grandes entreprises capitalistes, au prix de dépenses massives d’argent public (au détriment de la santé, de l’éducation et du logement), d’un nettoyage économique et social et d’un impact environnemental non négligeable.