Concernant l’évolution en Kanaky occupée : exacerbation de la lutte de classe pour l’indépendance

Depuis maintenant presque une semaine, la Kanaky, et plus spécialement la capitale coloniale de l’État français Nouméa, s’embrase par les luttes indépendantistes ayant mené à la déclaration de l’état d’urgence sur le territoire kanak.

Les affrontements avec la police et la gendarmerie ont déjà causés cinq morts : deux gendarmes et trois jeunes kanaks. Aujourd’hui, la dictature de la classe capitaliste fait voir tout son appareil de violence pour réprimer le mouvement indépendantiste : GIGN, RAID et compagnies de CRS 8 y sont présentes ainsi que des milices caldoches armées ayant provoqué la mort de civils. Des milices protégés, radicalisés, et encouragés par le haut-commissaire de la République en Kanaky Louis Le Franc justifiant ces milices coloniales par un prétendu « droit à la légitime défense » menant à la mort parmi les trois kanaks une jeune fille de dix-sept ans et un jeune homme de vingt ans.

Cette exacerbation de la lutte de classe en Kanaky en faveur de l’indépendance prend place dans le cadre d’un vote au sénat en avril dernier puis à l’assemblée nationale d’une loi portant sur le « dégel du corps électoral ».

En Kanaky, territoire occupé par l’État français, il faut toujours rappeler un cadre de colonie de peuplement empêchant de fait toute indépendance d’avoir lieu dans un cadre légal, le droit bourgeois favorisant le vote de colons au mépris du peuple kanak déjà réduit à 40 % de la population en 2019.

En effet, suite à une séquence précédente de lutte de classe close en 1998 par l’exécution sommaire de 19 indépendantistes kanaks par les forces de l’État français dans la grotte d’Ouvéa, les dits accords de Nouméa furent un bref compromis légal n’autorisant dans le corps électoral pour les élections régionales que les inscrits avant 1998. La présente loi du dégel constitue la fin de ce compromis en ouvrant le corps électoral à tous les résidents venus de métropole et ne pouvant donc que favoriser, de fait, une majorité numérique loyaliste à l’État français. Une énième avalisation légale des rapports coloniaux ayant provoqué cette semaine de luttes.

Le mouvement kanak a su par ailleurs s’organiser par une large grève menée par l’USTKE (Union syndicale des travailleurs kanaks et des exploités) suivie à près de 99 % dans l’hôtellerie, les sites portuaires ou encore les transports aériens et terrestres, aux côtés des mouvements spontanés insurrectionnels, la lutte d’indépendance montrant par là son lien certes embryonnaire, mais indéfectible avec la lutte des travailleuses et travailleurs.

Rappelons que dans la configuration contemporaine de l’impérialisme mondial, la Kanaky est le cinquième producteur mondial de nickel, matière première stratégique pour les monopoles français, ainsi qu’un point d’importance dans les contradictions inter-impérialistes ayant lieu dans la zone indopacifique avec l’État indien ou encore chinois, autant d’intérêts matériels en faisant un territoire clef pour les capitalistes français.

L’Union de la Jeunesse Communiste et son parti, le Parti Communiste Révolutionnaire de France, réitèrent son soutien total à la lutte d’indépendance du peuple kanak, rappelant qu’il est inscrit dans son programme la condition de l’auto-détermination du peuple kanak jusqu’à la séparation politique et économique, précisément en modifiant les conditions de vote, un processus qui pourrait par exemple « concerner les seules personnes nées sur le territoire, dont les parents sont nés sur le territoire et pas les expatriés ».

C’est en construisant et renforçant notre Parti et sa jeunesse, en liant le renversement du capitalisme et de son appareil d’État à la lutte du peuple kanak par le lien indissociable entre lutte d’indépendance et lutte socialiste, que nous pourrons construire en métropole et en territoire occupé une force politique révolutionnaire sur tous les plans.

Pas une arme et un policier au service de la dictature de classe en Kanaky !

Amplifions et faisons connaitre la lutte du peuple kanak !

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