
En juin 2024, les élections législatives anticipées ont posé les craintes d’une majorité RN, l’urgence politique et sociale, ainsi que des questions brûlantes de stratégie et de tactique au sein de la jeunesse populaire. Dans cette conjoncture s’est formée une nouvelle alliance sociale-démocrate : le Nouveau Front Populaire (NFP). Nous et notre Parti n’avons ni soutenu ni appelé au vote pour cette nouvelle plateforme. Comment en effet s’allier avec un PS qui est en autres à l’origine de la loi travail de 2016, de la retraite après 43,5 annuités, ou encore de la loi Cazeneuve qui sert de couverture légale aux meurtres de la police d’État française ? Comment soutenir une alliance dont les équivalents européens qui ont accédé au pouvoir, Syriza en Grèce ou Podemos/Sumar en Espagne, ont toujours fini par abandonner leurs programmes et suivre les intérêts de la classe dominante, appliquant des politiques d’austérité et se soumettant aux demandes de l’UE ou du FMI ?
Mais les manipulations idéologiques autour de l’histoire du “Front populaire” n’ont pas longtemps résisté aux réalités du parlementarisme bourgeois : le PS vient d’accepter le gouvernement Bayrou, tandis que LFI et le PCF restent incapables, comme toujours, d’amener des questions de fond sur la nature de l’État, des alliances impérialistes comme l’UE ou l’OTAN, ou du système capitaliste lui-même.
Par cet article ouvrant notre dernière édition de La Relève, produit dans le feu des législatives anticipées, nous amenons le descriptif d’une plateforme tactique proposée par le PCRF et l’UJC : le “front d’alternative populaire”. Quelles sont les différences avec les fonctionnements du NFP ? Comment s’intègre la question d’un tel front à la reconstruction d’un Parti Communiste de combat ? Comment préserver l’autonomie de notre classe lors des secousses électorales provoquées par la bourgeoisie et son État ? Ce sont autant de questions et de remises en perspective pleinement d’actualité, à l’heure où il est urgent de réfléchir à des méthodes de lutte et d’organisation différentes de celles qui ne mènent qu’à l’échec.
« Dans le cadre des dernières élections, suite à la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron, s’est déroulé un affrontement entre les divers partis de la bourgeoisie. En ce sens, nombreux ont été ceux qui ont vu alors, dans la coalition réformiste du « Nouveau Front Populaire », une opportunité gauchiste de faire des améliorations pour la classe ouvrière, les couches populaires et les minorités, voire de rendre le capitalisme plus humain.
Pourtant plusieurs expériences similaires ont déjà montré en quoi le bal démocratique bourgeois et ses représentants tels que LFI et d’autres, ne sont en fait que des partis de la social-démocratie, qui ne visent en rien à pouvoir instaurer un rapport de force. Pensons notamment aux cas de Syriza en Grèce et de Podemos en Espagne.
Comment oublier ce moment où Tsipras (Syriza) accepta les mesures du FMI concernant la dette publique grecque ? Il n’y a pas de raisons significatives de penser que le « Nouveau Front Populaire » puisse faire autrement que ses prédécesseurs sociaux-démocrates !
La jeunesse de la classe ouvrière ne peut rien espérer de révolutionnaire dans ce programme, et les élections ne sont que le grand bal des illusions, n’ayant aucun autre pouvoir que celui de renforcer la croyance dans les institutions bourgeoises, laissant penser que les choses du politique se jouent là.
Alors que faire face à la fascisation ambiante et les tensions actuelles, fruits de l’impérialisme ? Car faire
le constat de l’inutilité des partis sociaux-démocrates pour la classe ouvrière ne veut pas dire qu’il faut se terrer dans une position de cynisme, rejetant toute tentative. Au contraire, il faut lutter, seule la lutte permet la transformation sociale et la révolution !
L’histoire l’a assez démontré, et cela ne se passe pas dans les urnes.
C’est pourquoi le PCRF et sa jeunesse l’UJC appellent à la mobilisation d’un bloc rouge uni et
organisé.
À Nancy, s’est constitué, avec d’autres organisations et sympathisants, un bloc rouge antifasciste, faisant cortège et front, un bloc déterminé, jeune et révolutionnaire, afin de profiter de toutes les mobilisations populaires pour débattre et s’organiser ; avec comme axe l’idée que le bloc rouge doit être une tactique qui se passe dans les quartiers, les lieux d’études et les entreprises avec des structures organisées ; et que cela est nécessairement anti-impérialiste !
Cela passe alors par des réunions post-manifestation, la mise en place de comités populaires, afin de permettre à la lutte de se construire dans le temps.
À Lyon, les militants de l’UJC se sont rapprochés de la Ligue de la Jeunesse Révolutionnaire, avec qui ils
partagent certaines positions, et ce, afin d’établir des actions communes. Les militants de la LJR et de
l’UJC ont pu alors échanger sur la tactique, et ainsi, l’UJC a rejoint le “front révolutionnaire”, débouchant
sur une manifestation et par la suite, sur un atelier de banderole pour le front révolutionnaire.
C’est donc dans cette perspective de lutte que pourra évoluer le rapport de force en faveur de la classe ouvrière dans sa bataille contre la bourgeoisie et la fascisation ambiante !
Par nos luttes, notre solidarité et notre autonomie de classe ! »