
Le 25 avril 2025, Aboubakar Cissé est tué de 57 coups de couteaux dans la mosquée Khadidja, à la Grand-Combe, dans le Gard. Ce meurtre d’une violence inouïe s’inscrit dans une continuité des violences islamophobes aujourd’hui en France et n’est ni un acte isolé, ni celui d’un fou, mais l’expression d’une tendance lourde du racisme islamophobe aujourd’hui.
À l’heure où le PCF s’enfonce toujours plus dans la conciliation politique la plus ignoble par la mairesse PCF de La Grand-Combe, voulant même interdire la participation d’élus à une marche blanche, nous et notre Parti le PCRF (Parti Communiste Révolutionnaire de France) établissons ici un positionnement clair depuis les principes et méthodes de lutte léninistes.
Oui, la classe dominante et sa machine d’État organisent un racisme d’État. Aucune lutte anti-raciste n’est possible sans une lutte âpre et longue contre les appareils médiatiques, scolaires et répressifs de l’État en ce qu’ils organisent matériellement la haine raciste et islamophobe.
Oui, le racisme et l’islamophobie sont une offensive contre notre classe, lorsque la classe ouvrière aujourd’hui est en majorité immigrée ou issue de l’immigration. Les images d’Épinal d’un prolétariat n’existant que dans les livres ne tiennent pas face aux faits et à la réalité de la composition ouvrière, comme notre Parti le répète constamment depuis sa fondation par sa volonté de s’enraciner dans le prolétariat.
Oui, notre classe et notre jeunesse ne sont pas immunisées contre les plans et manœuvres du capitalisme afin de gagner des pans entiers de notre classe par le nationalisme, le chauvinisme, et la violence raciale. Reconstruire un parti communiste léniniste de combat ne pourra se faire qu’en luttant contre tous les appareils tentant de diviser notre classe en octroyant sinécures à certains et surexploitation aux autres. La lutte de classes traverse aussi notre camp et l’affecte.
Pour Aboubakar Cissé, pour nos frères et sœurs de classe, ni oubli, ni pardon !
Dans la lutte anti-raciste, c’est l’État et sa classe que nous visons !
« Le vendredi 25 avril 2025 au matin, Aboubakar Cissé a été assassiné dans la mosquée Khadidja (La Grand-Combe, Gard) par un homme revendiquant explicitement cet acte d’une violence extrême comme un acte islamophobe. Deux mois plus tôt, dans la nuit du 25 au 26 février, la mosquée de Jargeau (Loiret) avait été entièrement incendiée, l’acte criminel « en raison de la religion » étant confirmé par la justice. Entre janvier et mars 2025, 79 actes antimusulmans ont été recensés officiellement, soit 72 % de plus que sur la même période en 2024.
Alors que le gouvernement Bayrou (fraction de l’appareil d’État bourgeois français) protège les violences commises dans les établissements scolaires privés catholiques sous contrat, ce gouvernement s’essaye à dissimuler, à lisser, à amoindrir ces crimes et leur caractère raciste. Tout l’appareil d’État bourgeois et ses stratifications différentes font de même : la presse bourgeoise, comme le procureur de la République d’Alès, qui, dans un premier temps, a présenté le crime de La Grand-Combe comme un simple fait divers entre deux fidèles musulmans. Cet acte n’est pas le fruit du hasard : il est la conséquence de la montée du racisme sous sa forme particulière française qu’est l’islamophobie d’État en France. En fer de lance, Bruno Retailleau, qui, depuis son investiture au Ministère de l’Intérieur, a présenté les musulmanes et musulmans comme des menaces contre l’État français, et a exprimé son soutien à des organisations fascistes ouvertement islamophobes comme Némésis.
L’appareil d’État n’a pas de couleur politique mais le reflet d’une classe sociale, comme nous le rappelle la maire PCF de La Grand-Combe qui non seulement était absente à la marche blanche qui a eu lieu le dimanche 27 avril, mais a aussi tenté d’interdire aux élus municipaux d’y participer. La couleur politique autoproclamée d’un parti fut-il communiste nous importe peu. Au PCRF, ce qui nous intéresse est de chercher quel intérêt de classe est défendu par ce parti. Or le PCF se montre depuis des décennies comme totalement social-démocratisé et intégré à l’appareil de dictature du capital en France, et il travaille, consciemment ou non, pour la bourgeoisie.
Le deux poids deux mesures organisé par l’appareil d’État français et ses soutiens entraîne la diffusion de ce racisme dans certaines couches de la population en France ; il exprime le caractère de classe de cet État et des partis qui le relaient. Ce caractère de classe se comprend en plusieurs points :
- Les lois de l’État bourgeois ne sont pas des lois figées dans le marbre, mais des marques du rapport de force au sein des luttes de classes. Nous devons, en tant que communistes, considérer toutes les décisions légales de la sorte. Prenons l’exemple des établissements privés subventionnés par l’État, mesure anti-laïque que nous dénonçons en tant que telle : on voit que cette loi ne s’applique pas de la même manière selon que l’établissement est au service de l’église catholique ou lié à la religion musulmane ; ainsi, l’ensemble scolaire Betharam et le lycée Stanislas continuent-ils de toucher des subventions publiques malgré les accusations graves portées contre eux ; alors que l’ensemble scolaire Averroès est en constante poursuite judiciaire contre ses subventions.
- L’État organise le racisme et ses formes en France en soutenant des organisations fascisantes. C’est sa police qui va protéger ces organisations contre les organisations de masse et de classes populaires lors de leurs mobilisations. Pensons au cortège de Némésis, qui lors du 8 mars 2025 à Paris, a été protégé par la police.
- Cet État organise ce racisme pour l’exploitation maximale des travailleuses et travailleurs en cherchant à briser la solidarité de classe, permettant alors au patronat et à la bourgeoisie une exploitation aggravée des masses immigrées en France. Ce racisme d’État infusé et organisé dans les masses populaires de France permet en définitive à la bourgeoisie monopoliste une large exploitation de la partie numériquement majoritaire du prolétariat en France.
- Ces crimes racistes sont partie intégrante de la fascisation de l’appareil d’État et de la bourgeoisie française. En effet, l’État permet à des organisations au racisme assumé de mener leurs campagnes ignobles dans toutes les villes de France, sans être nullement inquiétées, puisque l’Etat les laisse intégrer pleinement le paysage politique en France. Cette fascisation s’exerce par une répression continue et globale, de la part de la bourgeoisie, contre les masses populaires. Le choix du fascisme, quant à lui, est le choix, fait par le capital, de la répression terroriste ouverte contre toutes les formes de lutte des masses populaires et de contestation des forces progressistes, face au danger que représente pour nos ennemis de classe le socialisme-communisme.
Le Parti Communiste Révolutionnaire de France et l’Union de la Jeunesse Communiste adressent tout leur soutien de classe aux familles et amis endeuillés ou meurtris par ces crimes, qui finalement sont au profit du capital.
Face à la fascisation de l’État bourgeois, face aux crimes, assassinats et agressions racistes en France, nous devons unir nos luttes contre notre ennemi : le capitalisme, sa classe et son État. Seul un large front populaire sous direction communiste pourra venir à bout de la bête immonde, comme l’ont prouvé tous les Partis communistes fidèles au léninisme et aux prolétariats du monde entier, de l’Armée rouge libératrice aux FTP-MOI en France.
Derrière le fascisme se cache le capital !
La lutte antifasciste est internationale !
Accusons le capitalisme et construisons le Parti de la lutte qui liquidera une bonne fois pour toutes ce vieux monde : le PCRF ! »
