Je me suis décidé d’acheter le nouvel iPhone comme téléphone portable. On dit partout que c’est le meilleur téléphone. Performant, complet et pratique. Et puis beaucoup de gens en possèdent. C’est sûrement un gage de qualité et qui sait, je pourrai en être fier devant mes potes.
Aujourd’hui, c’est le jour de sa sortie. Devant le magasin, une centaine de personnes attendent depuis très tôt le matin. Peut-être même qu’ils ont dormi dehors pour être les premiers ! Comme si l’iPhone nous conférait quelque chose de spécial, une sorte de pouvoir magique. Mais quel sorte de pouvoir ? Le fait de téléphoner ? Peu importe la marque, on trouve de tout pour satisfaire ce besoin. Prendre des photos en haute qualité ? J’ai entendu dire que d’autres téléphones étaient à la pointe dans ce domaine.. Ah la marque ! Cette marque, Apple, ça nous donne un certain prestige social. C’est l’effet de mode.. Plus que ça : au prix que ça nous coûte, on révélerait ainsi notre richesse, notre capacité à acheter des choses !
En fin de compte, ce téléphone que je veux acheter, c’est une marchandise qui possède un caractère mystérieux. On a l’impression que cette chose nous donne de la valeur sociale. Et si je prends un autre exemple, celui d’une paire de Nike ou un sac Louis Vuitton, ce serait le même processus. D’autant plus qu’avec mon argent, je peux acheter n’importe quelle marchandise (dans la limite de mes capacités financière, bien sûr). Il y a donc quelque chose d’artificiel à travers l’argent qui rend les marchandises égales. Mais c’est tout de même pas la même chose de fabriquer un téléphone et une paire de chaussures ! Ce ne sont pas les mêmes matériaux, la même organisation et temps de travail. Et puis, qui produit ces marchandises ?
Ces gens font la queue pour acheter ce téléphone. On dirait qu’ils vouent un culte à cet objet, cette marchandise. Mais c’est une illusion. Dois-je les mépriser pour autant, quand on sait qu’on nous éduque dans ce monde d’illusions depuis longtemps ? Il semble toujours plus facile de se faire des illusions : moi le premier, lorsqu’on m’a dit que telle ou telle marchandise était mieux que d’autres et que, implicitement, je vaudrai mieux que d’autres individus en possédant des marchandises auxquelles on confère une plus forte valeur sociale. C’est peut-être ça, le fétichisme de la marchandise.
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