Avortement aux USA : un siècle en arrière

Avec la remise en cause du droit à l’avortement aux États-Unis, la classe capitaliste a prouvé une fois de plus au monde entier qu’elle reste toujours prête à remettre en cause nos droits fondamentaux qu’elle nous a concédés par la lutte.

Le 24 juin dernier, la Cour Suprême des États-Unis a en effet annulé l’arrêt Roe v. Wade prononcé en 1973 à la suite de l’action juridique d’une femme contre l’État du Texas, qui ne reconnaissait alors pas le droit à l’avortement. Cet arrêt affirmait que la Constitution devait protéger toute personne souhaitant avorter et garantissait le droit à l’aovrtement. Cet arrêt est maintenant remplacé par l’arrêt Dobbs v. Jackson, qui prévoit que le droit à l’avortement n’est plus un droit garanti par la Constitution étatsunienne. On envisage ainsi qu’au moins la moitié des États fédérés pourraient rendre illégal ce droit fondamental, et certains l’ont déjà fait.

Il ne s’agit cependant pas d’accuser uniquement une bigoterie décomplexée des Républicains : cela reviendrait à mal comprendre l’adversaire et lui laisser l’avantage. Derrière ces politiciens réactionnaires se cachent en effet des entreprises monopolistes qui, en façade, se vantent de leur “inclusivité’’ et de leur ‘’humanisme’’, mais versent des sommes exorbitantes à des comités conservateurs anti-avortement. Par exemple, depuis 2016, Google leur a versé 525 702$, Amazon 974 718$, Walmart 1 140 000$, et Coca-Cola 2 264 000$, pour n’en citer que quelques-uns. (Source: Federal Election Commission, IRS, and the Center for Political Accountability)

Du coté des Démocrates, ce sont des larmes de crocodiles que l’on constate, car la situation leur sert de levier émotionnel pour lever des fonds et des votes, en faisant planer l’espoir mensonger d’une action de leur part. Le président Démocrate Joe Biden a d’ailleurs une longue histoire d’opposition au droit à l’avortement.

Après avoir supprimé la garantie du droit à l’avortement, la Cour Suprême des États-Unis se penche maintenant sur le retrait d’autres droits, comme le mariage homosexuel ou même le droit à la contraception. En quelques mois, c’est donc un retour considérable en arrière qu’opère la Cour Suprême et que subit le peuple étatsunien.

Il nous est important, pour finir, de rappeler que le premier pays au monde à dépénaliser l’avortement était l’URSS en 1920, soit 50 ans avant les États-Unis et 53 ans avant la France. « Pourquoi avons-nous déclaré que l’avortement n’était plus une infraction pénale ? L’hypocrisie et le fanatisme sont étrangers à la politique prolétarienne » disait Alexandra Kollontai en 1921, alors Commissaire du Peuple en URSS et première femme de l’histoire à diriger un ministère.

BP