
Le 8 mai 1945, l’URSS, l’armée rouge des ouvriers et paysans, ainsi que la résistance et la guerre des partisans communistes dans toute l’Europe, détruisait définitivement le fascisme européen dans une guerre héroïque. L’Union européenne impérialiste, ses États et leurs monopoles peuvent tenter de falsifier l’histoire : le 8 mai reste la date nous rappelant que seul le socialisme a pu détruire le nazisme. Seul le socialisme a pu objectivement permettre à l’URSS de déployer une industrie et une agriculture aptes à défaire la forme la plus brutale du capitalisme en Europe.
Mais le 8 mai 1945, c’est également le jour où, de l’autre côté de la méditerranée, l’armée française commençait les massacres de Sétif, Guelma et Kherrata contre le peuple algérien colonisé revendiquant son autodétermination face à la domination coloniale de la bourgeoisie française. Au moment où le capitalisme retournait à une dictature passant par la forme parlementaire, les luttes de libération nationale se sont exacerbées, relançant un cycle de guerres et de révolutions, notamment en Algérie et au Viet Nam pour les territoires colonisés par la France, mais également, entre autres, à Cuba. La date du 8 mai nous rappelle donc aussi que le capitalisme ne peut jamais apporter la paix et nécessite une lutte continue et acharnée contre lui et toute propagande chauvine ou sociale-démocrate l’accompagnant.
Après le 8 mai 1945, face à la menace que représentait l’Union soviétique contre l’impérialisme, l’OTAN fut créée en recyclant d’anciens nazis. En France, le PCF subit de plein fouet le nationalisme et l’intégration parlementaire.
Aujourd’hui en 2025, nous relevons le drapeau rouge et reprenons l’histoire et les luttes de notre classe, qui ne peuvent jamais s’arrêter tant que le capitalisme persistera dans le monde.
Vive l’URSS et la résistance partisane communiste !
Vive les luttes de libération anti-coloniales !
Jeunesse populaire, rejoins le combat, organise ta colère !
« En août 1944, quelques mois après la défaite du camp nazi, 60 % des français et françaises pensent que le pays ayant le plus contribué à cette défaite est l’URSS. En 1994, ils ne sont plus que 25 %, contre 50 % qui pensent que ce sont les États-Unis. En 2004, on retombe à 20% contre 58%.
Pourtant, la réalité historique ne correspond pas à cette croyance populaire. Comme le rappelle l’historien britannique Richard Overy dans “Why the Allies Won”, le théâtre principal de la guerre se jouait bien sur le front de l’est et le très médiatique débarquement en Normandie n’intervient qu’en juin 1944. C’est pourquoi il nous semble important de rappeler en ce jour de commémoration pour la lutte antifasciste que c’est grâce au camp socialiste mené par Staline et l’URSS que l’humanité fut sauvée de la gangrène fasciste et capitaliste.
Rappelons tout d’abord que cette guerre n’est en point lieu une guerre idéologique manichéenne et qui serait un débordement de “l’esprit allemand” mais bien un conflit généré et produit par le capitalisme à son stade impérialiste. En effet, dans une Europe où l’Italie, l’Espagne et l’Allemagne voient communément leurs États se fasciser, l’Allemagne nazie est le lieu où l’étincelle des contradictions inter-impérialistes a embrasé la forêt européenne.
Le chancelier fasciste avait pour objectif de s’emparer de Moscou, objectif qui ne se réduit pas à un seul objectif militaire. Il s’agit d’un objectif de guerre : l’anéantissement du socialisme vers le communisme, l’anéantissement du premier État ouvrier et paysan du monde transformé en ennemi racial. Il s’agit du contenu de classe de la Seconde Guerre mondiale : une guerre acharnée de l’impérialisme contre le socialisme, une guerre d’anéantissement du capital contre la classe ouvrière libre.
C’était sans compter sur l’effort de défense des ouvriers du camp socialiste, qui ont transformé en une vingtaine d’année un pays arriéré sur le plan industriel, agricole ou encore militaire en une puissance capable de mener à bien la plus grosse contre-offensive de l’histoire humaine contre l’envahisseur fasciste. Ainsi, en 1941, le fascisme allemand connaît sa première défaite à Moscou et fait face à un échec majeur de sa tactique offensive de Blitzkrieg, jusqu’ici efficace en France et en Pologne par exemple.
Quand l’État major français se réfugie à Bordeaux, Staline, lui, galvanise ses troupes en arpentant les rues de Moscou et en scandant un discours à quelques kilomètres du front avant la bataille. Après cette première défaite pour l’Allemagne nazie, entre 1941 et 1942, la contre-offensive bolchévique devient le tournant décisif de la guerre, et la victoire soviétique dans la bataille de Stalingrad devient le symbole de la fin de l’invincibilité allemande. Dernier acte de l’illustre campagne rouge, lorsqu’en 1944, les troupes soviétiques, hommes et femmes, entrent vainqueurs et fiers à Berlin, arborant le drapeau rouge au sommet du Reichstag.
Une nouvelle fois, la victoire et l’exploit des troupes soviétiques n’est pas le résultat de surhumains, mais le produit de la construction matérielle du socialisme à l’échelle de plusieurs nations. L’industrialisation rapide, la production incessante et l’effort de guerre se comprennent par l’éducation au socialisme, sa défense dans les masses et les efforts gigantesques pour le développer, comme stade immature du communisme, vers un communisme toujours plus renforcé matériellement et subjectivement.
Le peuple soviétique a réussi des exploits contre l’occupant fasciste. Au fur et à mesure de l’avancée de l’offensive, des usines et moyens de productions agricoles entiers étaient déplacés vers l’est du pays pour assurer le maintien de la production, ce qui a permis de maintenir la production nécessaire à la défense du socialisme contre l’occupant fasciste. Le tout sans que la journée de travail ne dépasse les 9 heures journalières pour un ouvrier soviétique moyen, contre des journées de parfois 14 heures en temps normal sous le tsarisme.
En tout, ce ne seront pas moins de 25 millions de soviétiques qui auront été tués par les nazis, comptant civils et militaires. C’est sans parler des résistants communistes en Grèce, en France, et même aussi en Italie et en Allemagne. Les forces communistes ont été, dans un grand nombre de pays, à l’avant-garde totale de la résistance en matière de formes de lutte et d’organisation, et parmi les plus nombreux numériquement. En France par exemple, la résistance intérieure était dans les faits l’œuvre des communistes. Ce sont nos camarades qui ont pris les armes en concevant la lutte armée comme une nécessité tactique évidente. Toutes les cellules de base sur lesquelles se construisaient les FTP (franc-tireurs et partisans) étaient des trinômes, dans lesquelles un seul membre était en contact avec un membre de l’unité supérieure. Cette forme de lutte a permis au PCF de tenir au moins en partie dans le temps et de ne pas se faire détruire dès le début de la guerre et de la clandestinité. En Grèce, ce sont nos camarades du KKE, aujourd’hui membre de l’Action Communiste Européenne avec notre Parti le PCRF, qui ont mené la résistance qualitativement et quantitativement : l’EAM (front de libération nationale) et sa branche armée, l’ELAS, étaient à l’avant-garde de la résistance en représentant le plus de troupes et la plus grosse force de frappe contre l’occupant. Nous comptons, tout au long de la guerre, plusieurs dizaines de milliers de résistants, variant selon les périodes. C’est l’un des seuls groupes de résistance armée de la Seconde Guerre mondiale qui a réussi des prises de territoires à l’occupant fasciste.
Pour ce 8 mai 2025, pour ces 80 ans de la victoire contre le fascisme, nous levons haut et fort le drapeau du socialisme-communisme comme force inconditionnelle de la victoire contre le fascisme. Nous arborons fièrement l’héritage de nos camarades morts en combattant la barbarie fasciste qui résulte d’un mode de production en putréfaction.
Ne voyons pas la résistance comme périmée et à étudier comme une relique au musée des antiquités. Les historiens et chroniqueurs bourgeois et les sociaux-démocrates nous emmènent dans le monde de leurs idées, en défendant avec prétention et indifférence que l’étude de l’histoire permettrait de ne pas reconduire les erreurs du passé. Que disent ces mêmes gens sur la guerre en Ukraine, sur Israël, sur la fascisation toujours plus accrue de l’État bourgeois? Sur l’augmentation sans précédent des budgets de guerre ? Rien : ils sont le relai pur et simple de la bourgeoisie, des monopoles, qui engrangent la guerre comme une nécessité vitale, faisant couler le sang de notre classe et de ses alliés.
En outre, rappelons que cette même bourgeoisie, ces mêmes monopoles, en France, ce sont également eux qui, le 8 mai 1945, le jour même de la victoire contre le fascisme, commettaient des atrocités dignes de l’ennemi fasciste. Ce jour-là, en Algérie colonisée, l’armée française commençait les massacres de Sétif, Guelma et Kherrata, qui perdurèrent pendant sept semaines et causèrent des dizaines de milliers de mort du côté du peuple algérien en lutte contre l’occupation coloniale. Ces massacres sans cesse effacés des mémoires de la « victoire républicaine contre le fascisme » rappellent la réalité de l’État français et de tout État capitaliste : tous, peu importe les façades qu’ils prennent, sont prêts aux pires massacres pour défendre les intérêts de leur bourgeoisie nationale. Encore aujourd’hui, la bourgeoisie française poursuit ses crimes et répressions sans vergogne : l’État français condamne et déporte les résistants kanaks qui luttent en Kanaky occupée contre le colonialisme français et réprime les militants pour la lutte du peuple palestinien.
Plus que jamais, la résistance prend un sens historique. Les monopoles n’ont que faire des leçons de morale. La guerre viendra tôt ou tard quand les monopoles et leurs États n’auront plus d’autre moyen pour se repartager le monde. La guerre économique, les guerres et invasions ouvertes entre puissances impérialistes, la crise écologique et l’augmentation constante des budgets militaires ne semblent pas laisser de place à la “solidarité républicaine”, ni à la “réconciliation des classes”. Ne nous leurrons pas, ce n’est qu’en construisant son autonomie politique en un parti de combat que la classe ouvrière de France réussira à mener sa révolution historique contre la bourgeoisie pour mettre fin définitivement à l’exploitation et à la guerre qui nous sont présentées comme inévitables.
Vive la résistance des travailleurs et travailleuses, vive les FTP-MOI, vive l’URSS et le socialisme-communisme : pas de guerre entre les peuples, pas de paix entre les classes ! »
